Clefs de bagnole (Les)

Clefs de bagnole (Les)
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film

Lorsque Laurent Baffie est incapable de retrouver ses clefs de bagnole, tout devient prétexte à l’aventurer, aux côtés de Daniel Russo, dans des situations rocambolesques et totalement gratuites mais finalement justifiées. Le chaos fait film?

LE VILAIN PETIT ANAR

On pourrait croire que Laurent Baffie - et son personnage cathodique - est devenu opportuniste, voulant lui aussi surfer sur la vague continuelle des prodiges télés passant au grand écran, phénomène consistant à faire du cinéma le nouveau terrain de jeu de ces comiques de café-théâtre ou de télévision, afin d’ajouter une corde à son arc. Mais à la différence de certains de ses confrères, on sent tout de suite ici une volonté énorme de la part de l’auteur de se démarquer et de poser son humour si singulier, à la limite du "punk", sur celluloïd, juste le temps d’un film, pour apposer sa marque à un édifice toujours demandeur de fraîcheur autant que pour se faire plaisir. Car après son expérience d’auteur sur La Taule et la réalisation de son court métrage Hot Dog, il fallait bien transformer l’essai en s’appropriant un film à lui tout seul. Avec ces Clefs de bagnole, Baffie s’amuse donc tout du long à foutre le bordel dans les codes, raconter une histoire totalement dénuée d’intérêt et à se jeter à pieds joints dans la boue, histoire d’éclabousser un panorama français sans doute trop classique et non aventurier. Alors bien sûr, on est encore loin de la réussite parfaite d’un métrage pouvant obtenir le statut de maître étalon dans un genre encore trop incertain, la faute à un trop plein d’idées et de références jetées à même l’histoire, problème inhérent aux premiers films, aboutissant à un balbutiement général. D’ailleurs, d’un départ assez long à une chute totalement je-m’en-foutiste, les séquences s’enchaînent et ne se ressemblent pas, malgré la justification du scénario, et il aurait peut-être fallu un meilleur tour de passe-passe pour mieux argumenter ses propos et ses idées foutraques. Mais malgré les erreurs et autres passages incertains, le film transpire tellement la bonne humeur et l’envie de réussir qu’il en devient très vite attachant. Et il y a fort à parier que cette bizarrerie totale pour public non averti possède d'ores et déjà tous les atouts pour accéder au rang de culte d’ici quelques années, même en dehors du cercle des auto proclamés Baffistes.

par Christophe Chenallet

En savoir plus

Interactivité :

IMAGE ET SON

Tiré directement du master original du film, le transfert sur DVD conserve à tout moment la définition de l’image aperçue en salle. Si la qualité DV de l’œuvre peut parfois dérouter le non initié ou le puriste, le format scope 2.35 et l’originalité du film en lui-même offrent pourtant au spectateur toutes les possibilités visuelles pour rentrer dans l’aventure et se laisser prendre au jeu de cette quête sans queue ni tête. Pour accompagner son image atypique, Baffie propose sur ce DVD deux versions sonores de son film. La première en stéréo 2.0 et la seconde en Dolby Digital 5.1. Bien évidemment, on est loin des grosses envolées sonores exploitant au maximum toutes les ressources de nos enceintes que pourrait offrir un blockbuster américain, mais l’ensemble ressort finalement très homogène par rapport à l’histoire, simple mais pas minime, et laisse quand même de bons instants auditifs comme lors de la séquence d’animation de la traversée en voiture de Paris.

BONUS

- Le premier supplément fourni sur ce DVD est le making of. Les 47 minutes de ce bonus pourraient avoir l’air très prétentieuses face au film qu’elles couvrent. Mais la qualité du montage et l’intérêt certain de la plupart des séquences donne finalement au produit une intensité bien particulière et rend, à priori, très bien l’ambiance du tournage. Présenté sous forme de carnet de voyage, résumant au jour le jour des moments clés ou simplement sympathiques de ce tournage, on se laisse prendre au jeu de la petite aventure que cela a été et la durée ne se fait à aucun moment ressentir. - Vient ensuite La chanson du film, petit clip de Maxime Le Forestier accompagné de Jean Félix Lalanne, intitulée "La clef des routes". Autrement dit l’extension de la séquence hilarante du feu de camp du film. La fin est par contre totalement changée et l’ensemble devient une petite séquence de 2 minutes 40 fort agréable. - Autre bonne surprise, on trouve sur la galette le court métrage Hot Dog, déjà écrit et réalisé par Laurent Baffie. Pendant cinq minutes, l’histoire suit une tranche de vie commune à beaucoup de personnes puisqu’elle raconte une soirée typique de Jojo et Moumoune. Alors que Jojo n’arrive pas à dormir, la faute aux ronflements ininterrompus de Moumoune, il se rend devant la télé pour patienter et essayer de trouver le sommeil et au fur et à mesure de son zapping, se retrouve devant un film porno. Jusque-là rien d’exceptionnel si ce n’est que Jojo et Moumoune sont des chiens et que toute la force du film est de rendre crédible cette histoire humaine au travers de ces animaux. Avec cette histoire, Baffie réussit à caser dans ce court délai deux de ses passions: l’humour absurde et la zoologie. Finalement ce petit film est très annonciateur du long métrage. - La bande-annonce - Le bêtiser ne s’attardant que sur deux minutes de certains fous rires ou ratés, ce bonus paraît finalement inutile face au making of et au film lui-même.

- Les nouveaux refus complètent le casting non retenu au montage de la scène introductive du film. On peut donc rajouter désormais cette bonne douzaine de nouveaux intervenants dans le panthéon des bonus DVD totalement dispensables donc forcément essentiels.

Quelques liens :

Commentaires

Partenaires