Ciao, Federico!

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Gidéon Bachmann suit les traces de Federico Fellini, en plein tournage de son Satyricon

BONJOUR MON AMI

À l'occasion du dixième anniversaire de la disparition de Federico Fellini, un documentaire est sorti en salles en mai dernier, retraçant les grandes heures du tournage du Satyricon par le réalisateur italien. Gidéon Bachmann, auteur de Ciao Federico!, était un proche de Fellini, qu’il fréquentait depuis le milieu des années 50, et avait d’ailleurs entrepris d’écrire une biographie sur le cinéaste, avant que le projet ne tombe à l’eau. Les deux hommes se sont longtemps croisés lors de leurs carrières, Bachmann faisant également un saut sur le tournage de Huit et demi en 1962. Sept ans plus tard, en 1969, il tourne Ciao, Federico!, qui sert donc de compensation condensée à la bio abandonnée, captant la passion qui anime l’homme sur le tournage, qui plus est de l’un de ses films les plus furieux, plongé dans la décadence romaine des temps anciens. L’occasion d’être au plus près du maître italien, les manches retroussées et le gosier éprouvé.

Voici d’ailleurs ce qui peut constituer l'une des limites de Ciao Federico!. En effet, le regard attentif de Gidéon Bachmann sur son ami Fellini se complaît parfois un peu trop dans le siège confortable de spectateur privilégié. Les coups de gueule de Fellini s’enchaînent, les parties de rigolade détendent l’atmosphère, les boeufs s’organisent à la gratte auprès d’un feu, et le cast d’amis brillants fait la ronde: Roman Polanski et Sharon Tate ou Giulietta Masina viennent ainsi passer le bonjour à l’artiste. Le témoignage demeure précieux, collant au plus près des épaules larges d’un cinéaste majeur dans un contexte des plus brûlants, mais demeure peut-être un peu sage. Il reste néanmoins cette vivacité de l’instant capté au coin d’un décor où le metteur en scène se livre, soit dans les accès de colère d’une exigeance vociférée au travers d’un porte-voix, ou à l’ombre d’une discussion en intimité. Au-delà de la simple et immense figure fellinienne, il y a ici une certaine vision du cinéma en prise directe, dans ce qu’elle a de plus brute.

par Nicolas Bardot

En savoir plus

Interactivité :

L’édition DVD de Ciao Fellini! fournit une somme de suppléments équivalente en durée au documentaire initial, soit une heure pour approfondir la vision du travail de Gidéon Bachmann. Ceux-ci se décomposent en trois parties. La première est un chapitre réservé aux rushes, permettant de compléter la vision du programme principal dans une même volonté d’assister aux instants volés de ce qui a pu constituer l’œuvre en question de Fellini, ici le Satyricon. Il s’agit là d’un hors d’œuvre au reste des bonus, puisqu’ils se limitent à dix minutes piochées ça et là sur le tournage.

La seconde part du gâteau est un mini documentaire intitulé le Fellinikon. Celui-ci, introduit par un clip aux effluves patchouli bien d’époque, suit durant 15 minutes l’élaboration du film en se penchant davantage sur les "à côté", tels que les essais de costumes ou les fignolages de décors. Le principal plat au menu demeure néanmoins une large interview d’une durée d’environ 40 minutes, où l’on s’éloigne du Satyricon fellinien pour se pencher sur la carrière entière du cinéaste, ses influences cinéphiliques, son rapport aux acteurs, sa relation avec un autre géant italien avec lequel il a travaillé, Roberto Rossellini. Des compléments pertinents à l’intérêt certain dans l’exploration du cinéaste.

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