Brink's job (The)

Brink's job (The)
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Une bande de petits braqueurs maladroits et sans envergure entreprennent le casse du siècle en s'attaquant à la société transporteuse de fonds la plus importante et la moins bien gardée des Etats-Unis: la Brink's.

TÊTES VIDES CHERCHENT COFFRES PLEINS

Si William Friedkin, immortel réalisateur de French Connection ou L'Exorciste (pour citer les plus connus), démontre une maladresse indéniable dès qu'il s'agit d'aborder le domaine de la comédie - et The Brink's job en est une -, la rareté de ce film et la nécessité de le revoir à la hausse en font un véritable petit événement éditorial. Sorti du gouffre financier de l'impressionnant Convoi de la peur, quintessence de son style et chef d'œuvre absolu du cinéma américain, le cinéaste s'attaque à cette pochade légère et dénuée en apparence de toute ambition artistique, dans laquelle il abandonne provisoirement ce montage haché qui fait sa personnalité pour se concentrer sur les rapports entre personnages et les détails historiques qui parsèment son récit. Mise en scène classique, interprétation "à l'ancienne" (Peter Falk extraordinaire), mais souci du détail incroyable renforcé par la vision des bonus du DVD. Préciosité du dispositif, méticulosité de l'histoire, souci réel de présenter les faits tels qu'ils se sont réalisés, en grossissant systématiquement le trait de façon à tirer le film vers la caricature. Mine de rien, on retrouve sans peine le réalisateur de French Connection, qui avait déjà pour principale qualité de présenter la vie d'un policier dans ce qu'elle a de plus tragiquement et sordidement réaliste. Ici, même prétexte, même résultat, l'humour - incertain - en plus. Au-delà de ça, ce qui frappe le plus reste le caractère un rien lunaire des personnages, sorte de charlots embringués dans un engrenage qu'ils maîtrisent mal sans jamais réellement s'en soucier. Il semblerait là aussi, au vu des bonus du DVD, que ce trait de caractère soit lui aussi authentique. Une curiosité, certes. Mais une curiosité qui dépasse ce simple stade pour s'insinuer sans problème dans l'œuvre du cinéaste.

par Anthony Sitruk

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Interactivité :

Document inédit retrouvé pour cette édition, le commentaire du réalisateur enregistré sur le tournage. Passionnant bien que trop court, cet entretien revient sur le tournage du film et le choix de ce projet après l'ambitieux Convoi de la peur, que le réalisateur évoque avec lucidité et amertume. Le document insiste bien sur le souci du détail du réalisateur, sur l'importance de minuscules objets à peine remarquables à l'écran, mais donnant une crédibilité à l'ensemble, et sur sa position au sein de la structure hollywoodienne. On y voit un Friedkin presque désabusé, ayant perdu les idéaux retrouvés de la génération du Nouvel Hollywood dont il fit partie.

Autre document, tout aussi passionnant, les entretiens avec les authentiques cambrioleurs de la Brink's encore en vie au moment de l'enregistrement. Sorte de making of alternant les prises de vue de tournage et les commentaires des intervenants, ce reportage évoque avec nostalgie cette période incroyable où quelques petits gangsters ridicules ont pu mettre en déroute un système aussi important que celui de la Brink's. Positionnés au milieu des décors du film, identiques à ceux du casse, les ex-cambrioleurs parlent de leur vie derrière les barreaux et de l'estime qu'ils avaient pour leur chef et cerveau, interprété dans le film par Peter Falk. Un document assez fascinant bien qu'une fois de plus un peu court.

La bande-annonce du film, anodine, vient compléter le DVD.

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