Assaut
Une nuit, à Los Angeles, les membres d’un gang assiègent un poste de police dans lequel s’est réfugié un homme qui a tué l’un des leurs. Pour survivre aux assauts répétés, les policiers et les prisonniers unissent leurs forces.
Assaut est le deuxième film réalisé par John Carpenter, après son film de science-fiction Dark Star (1973). Pour l’instant, c’est le seul long métrage du réalisateur qui soit dépourvu de tout élément fantastique. Comptant parmi ses cinéastes préférés le grand Howard Hawks, John Carpenter a réalisé une sorte de western urbain qui se rapproche du film Rio Bravo. Dans ce film datant de 1959, un shérif interprété par John Wayne, son adjoint alcoolique, un vieil homme et un jeune as de la gâchette font front contre les truands qui dominent une petite ville. Le petit groupe doit garder dans la prison le frère du chef des bandits. En hommage à ce classique, John Carpenter signe son travail de monteur sous le pseudonyme de John T. Chance: le nom du Shérif joué par John Wayne, dans Rio Bravo (inexplicablement rebaptisé Grant, dans la V.F.) A l’opposé du film de Hawks, dont l’action se passe autant de jour que de nuit et prend son temps pour se développer, Assaut est principalement nocturne, et sa durée courte (1h31) permet un rythme soutenu. Autre différence, les rapports entre les personnages du film de Carpenter sont dépourvus de l’humour, de la truculence si chère à Hawks.
On peut aussi comparer Assaut au film Night of the Living Dead, de George A. Romero. Dans ces deux oeuvres, le héros est un jeune homme noir pourvu de fortes qualités morales, qui doit composer avec des individus de personnalités différentes afin de repousser la menace qui vient de l’extérieur. Dans le poste de police, trois personnages ont un comportement exemplaire, alliant sang froid, droiture, loyauté. Le lieutenant Bishop, son alter ego du côté des prisonniers, Napoleon Wilson, qui par ailleurs est l’ennemi public numéro un. Enfin, Leigh, la femme-flic, dont l’idylle avec Wilson ne peut qu’être contrariée. A l’extérieur, les membres du gang, une fois abattus, sont immédiatement évacués par leurs camarades, et aussitôt remplacés par d’autres assaillants. Leur anonymat et leur absence d’humanité les rendent similaires aux zombies du film de Romero.
Lancinante, la musique, composée au synthétiseur par maître Carpenter en personne, fait corps avec les images. Elle traduit bien l’atmosphère dramatique, voire mélancolique du film. Ce grand film à petit budget est sorti dans l’indifférence générale, sauf en Angleterre. John Carpenter ne reçut véritablement ses premiers lauriers qu’en 1978 avec son film suivant: Halloween.
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Interactivité :
L’édition 2 DVD zone 2 du film se targue d’être collector. Hélas, il faut vite déchanter! Le premier disque contient le film dans une copie de médiocre facture. Les images sont granuleuses à souhait, le son est catastrophique, surtout pour la V.O., en Dolby digital. Ensuite, la version du film est amputée. En effet, à l’époque de sa sortie en France, deux scènes avaient été retirées, celle où les membres du gang mélangeaient leur sang, et celle où une petite fille se prenait une balle en pleine poitrine. La scène avec la petite fille est réintégrée partiellement dans l’édition zone 2, tandis que l’autre est présentée comme bonus dans le second DVD.
Le second disque comprend une interview de Carpenter de 13 minutes, certes passionnante, mais certainement moins que le commentaire audio du réalisateur, qui est inclu dans l’édition zone 1. Dans une interview de 30 minutes, le réalisateur Christophe Gans nous raconte ses souvenirs de la sortie d’Assaut en France. Savait-il que le film, sorti en DVD, n’est toujours pas complet? Enfin, quelques photos, une bande annonce, des textes sur la filmographie de Carpenter et la genèse du film complètent le tableau.