Allez coucher ailleurs

Allez coucher ailleurs
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Le capitaine français Henri Rochard et le lieutenant américain Catherine Gates ont effectué plusieurs missions ensemble et se détestent cordialement. Une mission de plus et ils tombent amoureux l’un de l’autre. Malheureusement, leurs ennuis ne font que commencer. Les règlements militaires, tous plus absurdes les uns que les autres, offrent au couple un voyage de noces plein de rebondissements.

DUR, DUR D'ETRE UN MARI

Tourné peu de temps après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, Allez coucher ailleurs donne à voir un aspect inédit des problèmes que l’on pouvait rencontrer pendant la guerre: le casse-tête des règlements militaires concernant les couples mariés de différentes nationalités. A l’époque, les règlements valent surtout pour les femmes de soldats, leur donnant une place de reine. Mais cela signifie pour les hommes qui sont "maris de femmes-soldats" d’évoluer dans une société prévue pour les femmes. Féministe avant l’heure, le film crée donc la surprise en se plaçant du point de vue de l’homme qui doit s’écraser devant la place accordée à la femme. Le film débute par une petite blague sexiste de Cary Grant et c’est la seule qu’il aura le temps de faire. Très rapidement, les femmes en général et la sienne en particulier prennent les choses en main. Cary Grant, qui est quand même l'un des sex-symbols les plus flamboyants d’Hollywood, se voit petit à petit déposséder de sa virilité pour finir complètement travesti. Impressionnant, d’ailleurs, de voir l’acteur, d’habitude fort volubile, jouer avec une retenue et une modération que l’on n’a pas l’habitude de lui voir, surtout dans les comédies de Howard Hawks (L’impossible Mr Bébé et La Dame du vendredi). Il faut aussi ajouter qu’il joue un capitaine français (donc très sexiste) alors que sa femme est américaine (donc très moderne, pour ne pas dire féministe). Si le rythme du film n’est pas aussi frénétique que dans les autres comédies de Hawks, il ne gâche en rien les effets comiques, qui sont tellement décalés qu’ils arrivent toujours à surprendre le spectateur. De la scène de la poignée de porte qui ne cesse de tomber au déguisement final de Cary Grant, Allez coucher ailleurs est une comédie d’une grande finesse. Moderne et surprenant, Allez coucher ailleurs démontre une fois de plus le magnifique talent de Hawks à nous offrir une œuvre aussi drôle qu’intelligente.

par Yannick Vély

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Interactivité :

- En ce qui concerne les bonus, ce DVD en contient un nombre non négligeable et certains sont précieux, notamment le documentaire sur Howard Hawks, qui dure pas loin d’une heure. Certes, une heure est loin d’être assez pour faire le tour de la carrière du maître, qui compte un nombre invraisemblable de chefs d’œuvre à son actif. Le documentaire nous montre un portrait stimulant et ludique de ce cinéaste qui sut embrasser plusieurs genres, des comédies aux westerns en passant par les films de course automobile, les films noirs et les comédies musicales. - Les autres bonus tiennent plus de l’analyse filmique mais ils n’en restent pas moins intéressants. Les intervenants, Luc Moullet en tête, connaissent leur sujet. Ils poussent suffisamment loin l’analyse pour que l’on n’ait pas l’impression d’assister à une discussion de bistrot… même s'ils semblent avoir trouvé un nouveau moyen de couper les cheveux en quatre. - Autres suppléments toujours agréables : la bande annonce originale et les actualités d’époque. Ils dégagent un parfum très "Dernière Séance" qu’il fait bon respirer.

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