Access Volume 1 & 2

Access Volume 1 & 2
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film

L’éditeur One Plus One lance une série de DVD sélectionnant dix courts métrages en film de synthèse. Retour sur les deux premiers volumes.

PETITS PIXAR

Souvent méprisée, la production du court métrage d’animation de synthèse fait preuve d’une belle vivacité en France. Réalisés par des étudiants dans le cadre de leur cursus à l’école Supinfocom, les films de ce DVD sont à la fois des témoignages scolaires et des œuvres à part entière. Gavés de défauts, remplis de sincérité et d’intelligence, novateurs, respectueux, l’ensemble de la sélection éveille un intérêt irrégulier, mais témoigne de la diversité du genre. Œuvres avant tout personnelles, révélatrices des inspirations et des parcours de chacun des artistes, elles portent les stigmates des premiers films, ceux que l’on fait en tâtonnant, en expérimentant et parfois en échouant. Maladroits, ponctués de défauts, de bugs d’affichage, souffrant d’un montage hasardeux, ou au contraire matures et maîtrisés, les films surfent entre les vagues de la réussite. Dénués de dialogues, ils ne doivent compter, pour parvenir à leur but, que sur la puissance évocatrice des images et un travail sonore parfois trop léger, rendant à ces images leur aspect froid et lisse. Ce défaut prive parfois certains courts de la force à laquelle ils aspirent. Si plusieurs films jouent la carte de l’historiette naïve, d’autres deviennent de véritables tours de force techniques – au détriment de la narration – parfois réellement impressionnants et n’ayant pas grand-chose à envier à Pixar ou Square Pictures.

WORK IN PROGRESS

Passons volontairement sur les films les plus médiocres des deux sélections, pauvres et inintéressants pour se pencher sur quelques-unes des plus brillantes réussites. Tout d’abord un Gravités - couvert de récompenses, dont le prix Imagina 2003 – extraordinaire, doté d’images techniquement parfaites, dans la lignée photo réaliste d’un Final Fantasy. Le film propose un trip original basé sur la confusion des axes de gravité, offrant des images fortes et originales ainsi que des cadres très étudiés et une finition parfaite. On retrouvera également au rayon des réussites Maaz - nommé au Oscars 2000 – et Akryls. Deux courts métrages très réussis, et étranges. Le premier épanche une ambiance lynchéenne de bon aloi quand le second emmène le spectateur dans un univers de l’infiniment grand et petit. Si Migrations a techniquement vieilli – le film datant de 1997 – son esthétique inspirée de l’architecture totalitaire des années 30 le rend toujours aussi intéressant. L’œuvre conserve son regard poétique sur l’imposante statue d’un homme oiseau désirant s’envoler et retenu prisonnier par son édifice. Enfin on retiendra l’extraordinaire Jalopy, véritable clip inspiré de la vague techno-manga où des espèces de petits jouets cubiques se livrent à une chorégraphie amusante. Ce film est probablement l’un des plus abouti et les plus amusant du programme. Les meilleurs courts témoignent d’un univers visuel insolite et extrêmement travaillé. Il est probable que certains réalisateurs viennent rejoindre la cours des grands dans les prochaines années. Si on leur en donne les moyens.

par Nicolas Plaire

En savoir plus

Interactivité :

La présence de making-of de certains courts métrages permet d’aborder de façon technique l’élaboration et le cheminement créatif des apprentis réalisateurs. Si les intervenants se perdent parfois en verbiage technique, le procédé permet de rendre compte des intentions louables de certains courts. Ils y révèlent leurs méthodes de travail ainsi que leurs inspirations et les raisons de certains de leur choix. La forme parfois brouillonne de ces making-of, leur utilisation initiale – dans le cadre de leur école – les rend bancals et confus mais intéressants. Outre ces documents on retrouve sur le second DVD – faisant office d’argument commercial choc – la présence d’un long métrage complet et de qualité. Le volume un propose La Cité des enfants perdus de Caro et Jeunet alors que son successeur offre Avalon du grand Mamoru Oshii. Deux films exceptionnels, accrocheurs et tout à fait à propos en compagnie de la sélection de courts-métrages. Leur présence devient la clé pour rentrer dans l’univers de ces films d’animation et permet de compenser largement l’inégalité du programme et le choix étrange et fort peu commercial du packaging.

Quelques liens :

Commentaires

Partenaires