Utoya, 22 juillet

Utoya, 22 juillet
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Utøya, 22 Juillet
Norvège, 2018
De Erik Poppe
Durée : 1h33
Sortie : 12/12/2018
Note FilmDeCulte : *****-
  • Utoya, 22 juillet
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Île d’Utøya, Norvège. Le 22 juillet 2011. Dans un camp d‘été organisé par la Ligue des jeunes travaillistes, un homme de 32 ans ouvre le feu.

LE DEMON DANS L’ÎLE

Erik Poppe nous avait prévenu, son film, il le voulait « Implacable, brutal et douloureux à voir». Et au sortir de la projection, on ne peut que constater la franche réussite de son objectif : oui Utoya, 22 juillet nous plonge dans l’horreur la plus totale et nous assène un violent coup de poing comme très peu d’œuvres arrivent à nous en donner. Car cette plongée au cœur de l’histoire et surtout au sein d’un des évènements modernes les plus douloureux n’est pas qu’une démonstration visuelle (même si on ne peut que saluer le tour de force de ce plan séquence d’1h30 appelé à devenir culte) mais plutôt une manière ultime d’impliquer au mieux le spectateur, de la balancer au plus près de l’horreur, de le confronter directement aux évènements et de faire corps avec l’urgence. Un parti pris radical qui dénote de la part du réalisateur une volonté formelle rappelant par moments les intentions d’un Paul Greengrass au meilleur de sa forme (funfact, le réalisateur de Vol 93 vient lui aussi de sortir sur Netflix Un 22 Juillet, retraçant une partie des évènements mais se concentrant surtout sur l’après attentat.) 1h30 de plan séquence donc où l’on colle au plus près des protagonistes afin de donner un visage aux victimes plutôt que personnifier « l’agresseur » (à peine une ombre fugace) et tenter de recréer l’instant comme il a pu être vécu, subit. Mais surtout 1h30 d’insouciance, de mise au point, d’interrogation, de spéculation, d’ignorance, de doute, de peur, de frayeur, de destins et de chemins croisés et plus que tout 1h30 de montée en tension pour un résultat tétanisant qui ne pourra que vous laisser abasourdi tant on se retrouve submergé par l’émotion et la douleur. A coup sûr, un des rares chocs de l’année.

par Christophe Chenallet

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