Les Chemins de la liberté

Les Chemins de la liberté
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Chemins de la liberté (Les)
Way Back (The)
États-Unis, 2010
De Peter Weir
Scénario : Peter Weir
Avec : Colin Farrell, Ed Harris, Saoirse Ronan, Jim Sturgess
Photo : Russell Boyd
Musique : Burkhard Von Dallwitz
Sortie : 26/01/2011
Note FilmDeCulte : *-----
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L'odyssée d'un groupe de prisonniers évadés des goulags pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils traverseront l'URSS d'est en ouest pour revenir chez eux.

12.000 KILOMÈTRES A PIEDS, ÇA USE LES SOULIERS

Passant d'une épopée en mer (Master & Commander) à une épopée sur terre, on pensait Peter Weir en terrain connu. Comme si ces Chemins de la liberté (merci à la traduction française du titre original, The Way Back, qui fait passer le long métrage pour un téléfilm digne et mou de l'après-midi) étaient l'envers de Pique-nique à Hanging Rock où l'on ne contemplerait pas le mystère fascinant d'une disparition mais où l'on serait collé aux basques des échappés. L'histoire est immense et on sait Weir à la hauteur. On a tort. Qu'est-il arrivé au cinéaste pour qu'il s'abime dans un tel naufrage? Comme si le film avait été charcuté sur la table de montage, les séquences s'enchainent scolairement, sans aucun relief ni aucun liant entre elles. Exemple de ce désastre: l'évasion, expédiée, à laquelle on ne sait d'ailleurs même pas combien d'hommes prennent part. Autre plaie d'un scénario épouvantable: l'absence totale du moindre effort de caractérisation. Les seconds rôles sont interchangeables (qui meurt? qui est là?), tandis qu'Ed Harris fait peine dans son rôle edharrisien jusqu'à l'autocaricature d'Ed Harris azur et solennel. Colin Farrell, jamais meilleur que chez des cinéastes qui ont su exploiter sa fragilité (Malick, Allen), jamais pire qu'ici, mérite un camion de Razzies pour son interprétation outrée de tête brûlée (qui sait à peine parler anglais mais qui pourtant maîtrise à la perfection les question-tags), tandis que Jim Sturgess hérite d'un héros falot dont le seul trait de caractère est d'être "gentil". Il faut se pincer devant la scène où Farrell et Sturgess se parlent à la frontière, pour ne pas s'imaginer dans un sketch du Saturday Night Live parodiant les films à Oscars avec accents grotesques et performances affectées. Déconfiture de l'écriture (on passe sur l'Himalaya, annoncé comme une terrible épreuve, et finalement bâclé en une scène hop, allons prendre le thé) qui n'est pas sauvée par la mise en scène, sans inspiration. Au goulag, l'un des personnages craint d'être pris et tué dans sa fuite. "On mourra libres", lui répond son interlocuteur, sérieux comme un pape. Eh oui, on peut entendre encore aujourd'hui ce type de dialogues plus cliché tu meurs dans un projet qui n'a pourtant rien de Z vu de l'extérieur. Ça fait mal à voir, encore plus à dire, mais en 2011, Peter Weir se dit Edward Zwick. Et pas du Zwick grand cru...

par Nicolas Bardot

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