L'Etudiant
Student
Kazakhstan, 2012
De Darezhan Omirbayev
Scénario : Darezhan Omirbayev
Durée : 1h30
Sortie : 05/03/2014
Ce film est inspiré du roman de Dostoïevski « crimes et châtiments ». L’action se déroule au Kazakhstan de nos jours. Le protagoniste du film est un étudiant en philosophie. Il loue une chambre au sous-sol d’une maison occupée par une vieille dame, loin du centre-ville et il souffre de manque d’argent et de solitude. Parfois il va acheter du pain chez l’épicier du coin et peu à peu l’idée de cambrioler le magasin lui vient à l’esprit. Il est aussi influencé par un environnement de pauvreté et une idéologie de compétition, avec la division des riches et des pauvres, des forts et des faibles. L’étudiant est conditionné par des valeurs douteuses et il commet son crime durant lequel l’épicier et une cliente deviennent ses victimes. Aussitôt après ces évènements l’étudiant se sent encore plus seul et cesse toute relation avec son entourage. Le sentiment de culpabilité grandit en lui, spécialement lorsque sa mère et sa sœur aimées viennent de province lui rendre visite...
UNE ÉLÈVE (PAS TRÈS) DOUÉ
Comme son titre l’indique, L’Étudiant est un film didactique, qui n’a pas peur d’être théorique (et pourquoi en aurait-il peur, d’ailleurs ?). Dès la première bobine, Darezhan Omirbayev se met lui-même en scène dans la peau d’un professeur/metteur en scène complètement largué face à ses étudiants. Cette séquence n’a beau être qu’une parenthèse introductive (son personnage disparait aussitôt), elle annonce directement le programme et surtout le ton général du film : celui d’une candeur pour le moins inattendue. Ne pesons pas nos mots : on se retrouve ici face à une naïveté parfois hallucinante. Un comble pour un film qui cherche à enseigner quelque chose, et une pilule d’autant plus difficile à avaler pour le spectateur mis à rude épreuve. Il faut se pincer pour se rappeler qu’elle provient d’un cinéaste vétéran et non d’un ado immature. On cherche à retrouver des traces de l’ironie entraperçue au début (peut-être tout ceci est-il fait exprès ?), on espère même un twist (s’agit-il d’un faux « film d’étudiant » dans le film, ce qui expliquerait sa pauvreté technique ?), mais non. L’Étudiant est très premier degré ; sérieux comme un pape et surtout épouvantablement chiant, on allait oublier de le préciser.
Basé sur certains chapitres de Crime et châtiment de Dostoïevski, le film est donc logiquement centré sur un protagoniste « absent », en attente de quelque chose. Rien de mal évidemment à construire un personnage principal en creux, mais cela nécessite une interprétation au minimum charismatique. L’absence totale d’expression et surtout de présence du comédien principal (qui est pourtant de tous les plans) contribue à cet exténuant naufrage aux confins de l’ennui, où tout est terne et pesant. Cerise sur l’étouffant gâteau : un plan final, où une petite fille lève les yeux vers la caméra et juge en silence. Au-delà d’être un cliché vulgaire, c’est surtout une idée sacrément gonflée à assumer. Or, venant d’un film aussi exempt de qualités, c’en est presque de la moquerie...