Sauna on Moon

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Sauna on Moon
Chang E
Chine, République populaire de, 2011
De Zou Peng
Scénario : Zou Peng
Photo : Nelson Yu Lik-wai
Durée : 1h35
Sortie : 26/09/2012
Note FilmDeCulte : ****--
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Canton, vitrine de l’ouverture et des réformes: aux thermes Sauna on Moon, les affaires sont au point mort. Avec ses employées, M. Wu, le gérant, poursuit son rêve de bâtir un « royaume du plaisir » avec philosophie, effort et optimisme. Suite à un très particulier "défilé de mode", M. Wu pleure de joie en voyant enfin le succès récompenser ses efforts. Entretemps, certaines de ses employées démissionneront, d’autres seront arrêtées, d’autres encore resteront à ses côtés pour de meilleurs lendemains…

JOYEUX BORDEL

Deuxième film du réalisateur Zou Peng, Sauna on Moon vient à priori s’inscrire dans la grande tradition du cinéma social chinois. Or comme l’a fait très justement remarquer Charles Tesson lors de la présentation du film à la Semaine de la Critique, il s’en démarque rapidement, et de plusieurs manières. La première, et c’est ce qui saute aux yeux dès le début, c’est l’élégance et la maitrise de sa mise en scène, toute en légers travellings avant, dont la grande beauté plastique n’est pas sans rappeler les films de son compatriote Jia Zhang-Ke. Ce n’est pas forcément étonnant quand on sait que le directeur photo de Sauna… n’est autre que Yu Lik-wai, réalisateur de deux films déjà passés à Cannes (All Tomorrow’s parties et Love will tear us apart), mais surtout fidèle collaborateur de ce dernier.

La comparaison avec Jia Zhang-Ke n’est pas fortuite et, si elle n’écrase pas le film de Zou Peng, qui n’a aucun mal à exister tout seul, elle ne se limite pas à son esthétique. On reconnait également une manière assez étrange et particulière de mener un récit tout en semblant vouloir raconter autre chose en réalité. Comme si le sous-texte du film, qu’il soit politique, social ou autre, importait finalement bien plus que les aventures de ses personnages. Certes, l’interprétation d’un éventuel message politique d’un film est toujours un peu casse-gueule, surtout face à une œuvre venue d’une culture non-occidentale. Comment faire la part des choses entre ce que le spectateur occidental projette et un récit aux codes simplement différents ? Si la même interrogation revient ici, c’est que le contexte social (l’évolution économique de Macao depuis la rétrocession à la Chine), s’il est bien présent en filigrane, semble être paradoxalement plus facilement déchiffrable que le récit de ce proxénète et ses prostituées. Car, pour dire les choses mois diplomatiquement : le tout début du film, s’il est plastiquement superbe, n'est pas toujours des plus facile à suivre. Mais les pièces du puzzle s’assemblent au fur et à mesure, et la patience est récompensée par une excellente deuxième partie où s’enchainent de manière très surprenante des scènes de sexe plus ou moins explicites et étranges (telle une valse dans un sex-shop, des leçons de bondage…). De manière plus anecdotique, c’est aussi cela qui achève de distinguer Sauna on Moon du tout-venant, et qui en fait au final un film exigeant et intrigant. Un réalisateur à suivre.

par Gregory Coutaut

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