La Planète des singes (2001)
Planet of the Apes
États-Unis, 2001
De Tim Burton
Scénario : William Broyles Jr., Lawrence Konner
Avec : Helena Bonham-Carter, Tim Roth, Mark Wahlberg, Estella Warren
Musique : Danny Elfman
Durée : 2h00
Sortie : 22/08/2001
Le projet de remake/réadaptation de La Planète des singes est passé entre les mains d'Oliver Stone, de Michael Bay, de Robert Rodriguez (Spy Kids) et de James Cameron ; à la sortie du film, la première réaction après la déception malheureuse, est de penser que quelqu'un d'autre aurait fait un meilleur travail. Ne vous méprenez pas, la mise en scène de Tim Burton (Edward aux mains d'argent) est très efficace mais... elle n'est que ça. Elle est bien trop conventionnelle, comme le reste du film d'ailleurs. À aucun moment nous ne sommes devant un film de Burton, aucune de ses récurrences thématiques ou esthétiques n'est présente, même la musique de Danny Elfman n'a rien de surprenant. Attendez-vous à ne voir qu'un simple film de commande, un blockbuster estival presque aussi banal que les autres. C'est seulement de ce point de vue-là que l'on peut justifier le(s) choix de Burton: il ne réalise ce film totalement impersonnel que pour pouvoir bénéficier de plus de liberté budgétaire pour la suite de sa carrière. C'est quand même nettement dommage venant de la part d'un réalisateur qui avait jusqu'à présent su nous surprendre et se distancier de la masse
Or ici c'est tout le contraire: le scénario et la structure du film sont classiques, non pas que ça gêne véritablement mais encore une fois ça décoit, surtout quand le film met un certain temps à démarrer pour ne livrer de l'action que dans la dernière partie du film. Le film n'est pas ennuyant pour autant, sachant que l'histoire est assez entraînante et que le métrage est parsemé de petits détails réellement appréciables, principalement des petites touches qu'on peut sans aucune doute accorder à Burton dont la véritable présence se manifeste dans le côté un peu "je me fous de la gueule de mon film". On a donc droit à quelques gags très brefs ou deux-trois légers aspects second degré. Cependant, il ne faut pas en abuser, et c'est pourtant ce qui arrive lors de la toute dernière séquence, l'une des cinq fins tournées, celle que les projections-tests ont désignée, et que les producteurs ont voulu tout aussi surprenante que la fin de l'original. Seulement comme le postulat de départ n'est ici plus le même (on découvre très tôt dans le film que la planète des singes n'est pas la Terre), le final twist ici présent est un summum du tirage par les cheveux, un délire presque impossible (sûr qu'une spéculation sera toujours plus ou moins plausible), dont le côté illogique montre à quel point on s'est peu soucié de sa crédibilité, et bien que ce soit un de mes éléments préférés du film, je suis bien obligé d'admettre que c'est vraiment un peu n'importe quoi.
D'ailleurs d'autres petites invraisemblances viennent troubler le film, mais celui-ci sait se faire intéressant dans son univers très bien dépeint, ou encore une fois dans ses détails comme le passionnant méchant Thade incarné par Tim Roth, véritablement "attachant" contrairement à Mark Wahlberg que j'ai un peu de mal à voir en héros. On a donc un film assez agréable mais surtout décevant dans l'ensemble, dont le sérieux ET le moins sérieux sont tous deux plutôt mal assurés.