Peter Pan 2: retour au Pays Imaginaire
Return to Never Land
États-Unis, 2002
De Robin Budd
Scénario : Temple Mathews
Musique : Joel McNeely
Durée : 1h13
Sortie : 14/08/2002
Wendy a grandi, elle est devenue maman. Alors que la Seconde Guerre mondiale fait rage, elle raconte chaque soir à ses enfants les fabuleuses aventures de Peter Pan. Sa fille de douze ans, Jane, qui a enfoui son imagination et son insouciance au plus profond d'elle même pour survivre dans ce Londres dévasté, n'apprécie guère ces histoires à dormir debout. Elle devra pourtant affronter la "réalité du rêve" lorsque le Capitaine Crochet la kidnappe et l'emmène au Pays Imaginaire.
POISSON POURRI
C'est une coutume depuis quelques années chez Disney de sortir en vidéo des suites de leurs longs métrages animés. La formule est toujours la même: les héros des premiers opus ont grandit et leurs enfants se retrouvent malgré eux mêlés à une histoire de vengeance. Ainsi nous avons eu droit à La Petite Sirène 2, Le Roi lion 2, Cendrillon 2, Tarzan 2, etc. Même si ces seconds volets trônent joyeusement dans de nombreuses vidéothèques, ils n'ont pour seul intérêt que celui d'assagir une petite heure nos chères têtes blondes. C'était donc au tour de Peter Pan de passer à la moulinette. Malheureusement le résultat s'avère être un amoncellement d'erreurs quasi grotesques. Sans se soucier d'un esprit de réelle continuité esthétique et narrative entre les deux épisodes, les studios Disney se sont contentés de poursuivre bêtement l'histoire, balayant tout ce que le premier avait mis en place. Les dessins sont conventionnels, la musique est ridicule et la voix off insupportable. Le personnage de Jane apparaît comme un stéréotype auquel on ne croit pas une seule seconde et les anciens personnages ont perdu les traits de caractère qui faisaient leur charme. Crochet a perdu de son comique pour devenir un bouffon sans saveur, la subtilité de Peter et l'ambiguïté qui le rendait à la fois attachant et détestable ont disparues, quant à Clochette, elle est transformée en lopette à mascara bleu turquoise du plus mauvais goût.
Et Wendy? Elle était présentée comme le grand concept des studios, Wendy devenue adulte avec des enfants. Pâle transposition du rôle de Mme Darling, l’idée tombe complètement à plat si l’on se place dans la logique de la fable de Peter Pan. Ce n'est certainement pas Wendy qu'il est intéressant de voir grandir, puisqu'elle est une fille comme tant d'autres, mais bien Peter Pan lui même, concept qu'avait remarquablement développé Steven Spielberg dans Hook. A noter d'ailleurs que le spectateur a déjà découvert une Wendy grand-mère dans ce film et que la comparaison ne s'arrête pas à ce simple détail puisque la trame de base et certaines scènes sont quasi identiques. Au final la plus grosse erreur des studios Disney est sûrement d'avoir sortit ce Retour au Pays Imaginaire au cinéma quand la formule marche si bien en vidéo. Alors que les derniers longs métrages de la firme se voulaient un peu plus originaux et décalés (Kuzco, Lilo et Stitch) cette suite donne ici l'impression d'assister à une régression qui remet en cause toute la nouvelle politique des studios. Transformer leur dessin animé le plus adulte en bouillie mièvre tout juste digeste pour les enfants de moins de 10 ans est de loin leur plus mauvaise opération promotionnelle.