Takara, la nuit où j'ai nagé

Takara, la nuit où j'ai nagé
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Takara, la nuit où j'ai nagé
France, 2017
De Kohei Igarashi, Damien Manivel
Durée : 1h19
Sortie : 02/05/2018
Note FilmDeCulte : ****--
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Les montagnes enneigées du Japon. Comme chaque nuit, un poissonnier se rend au marché en ville. Réveillé par son départ, son fils de six ans n’arrive pas à se rendormir. Dans la maison où tout le monde dort, le petit garçon fait un dessin qu’il glisse dans son cartable. Le matin, sa silhouette pleine de sommeil s’écarte du chemin de l’école et titube dans la neige, vers la ville...

EN SECRET

En quelques courts et deux longs métrages (dont le récent et superbe Le Parc), le réalisateur Damien Manivel s'est trouvé une place à part dans le paysage du cinéma français. Il s'associe sur son nouveau film, Takara, la nuit où j'ai nagé, à un autre espoir, venu de l'autre côté de la planète: le Japonais Kohei Igarashi (Hold Your Breath Like a Lover). Si les films de Manivel ressemblent à des miniatures, il y a toujours un vertige derrière leur apparence modeste, comme on s'enfonçait dans les sombres mystères d'un parc dans son précédent long métrage. La Nuit où j'ai nagé, là encore, semble jouer une partition en mode mineur, avec son récit relativement court et à "hauteur d'enfant". Mais ça n'empêche pas les deux cinéastes d'offrir un vrai morceau ambitieux de cinéma.

Il y a, tout doucement, ces flocons qui tombent dans La Nuit où j'ai nagé. Il y a la nuit silencieuse, celle d'un père qui se lève pour aller bosser, celle d'un garçonnet, réveillé, qui va presque passer une nuit blanche. Le rapport au temps dans La Nuit où j'ai nagé a quelque chose de magique, ici réellement à hauteur d'enfant : la nuit ne semble jamais s'achever, le jour jamais venir, la journée d'école buissonnière s'étire à l'infini. On suit les quelques heures de solitude clandestine d'un petit garçon parti à l'aventure, entre borne d'arcade du coin et jet de boules de neige. Cela paraît petit, mais le sens de la narration est d'une pureté toute poétique, débarrassée du superflu pour saisir toute la sensibilité et la spontanéité du sujet. C'est un peu la rencontre d'un Nobody Knows, avec cette mini-épopée secrète d'un gosse japonais, et d'un Toy Story, avec la vie secrète là aussi d'un gamin pendant que son père est au travail, dans un film d'une rare délicatesse et qui passe comme un songe.

par Nicolas Bardot

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