Millenium: Les Hommes qui n'aimaient pas les femmes

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Millenium: Les Hommes qui n'aimaient pas les femmes
Män som hatar kvinnor
Suède, 2008
De Niels Arden Oplev
Scénario : Nikolaj Arcel, Rasmus Heisterberg d'après d'après l'oeuvre de Stieg Larsson
Avec : Peter Andersson, Björn Granath, Peter Haber, Michael Nyqvist, Noomi Rapace, Sven-Bertil Taube
Photo : Eric Kress
Durée : 2h32
Sortie : 13/05/2009

Note FilmDeCulte :

Mikael Blomkvist est journaliste économique dans le magazine Millenium. Condamné pour diffamation, il décide de prendre de la distance avec sa vie et son métier. Mais Henrik Vanger, grande figure de l'industrie suédoise, fait appel à lui afin d'enquêter sur un meurtre non élucidé, celui d'Harriet Vanger, nièce du grand homme et disparue à l'âge de seize ans. Au cours de ses recherches, Blomkvist se rend compte que La famille Vanger semble cacher bien des haines et des secrets. Dans le cadre de son enquête, le journaliste est amené à rencontrer Lisbeth Salander. La jeune femme de vingt-quatre ans possède un don exceptionnel, celui de découvrir des informations introuvables. Tous deux vont être amenés à se croiser dans une enquête qui va révéler beaucoup plus que ce que chacun aurait pu imaginer..

LES RIVIERES POURPRES

À l'instar de son cousin américain Da Vinci Code, le trop vite courtisé et encensé polar scandinave Millenium subit aujourd'hui lui aussi les affres de l'adaptation cinématographique. Après tout, rien de plus logique après un tel succès en librairie (10 millions d'exemplaires vendus à ce jour à travers le monde). Mais, comme on pouvait le craindre, à livre flan, film flan ! Transposition tout ce qu'il y a de plus banale (au moins, on se dit qu'avec cette adaptation restée dans la langue d’Ingmar Bergman, c'est toujours ça que les Américains n'auront pas !), le film de Niels Arden Oplev, s'encanaille d'une photo austère et d'une mise en scène fonctionnelle et sans éclat pour livrer ce produit ronflant et expéditif malgré ses 2h20. Le comparer au Da Vinci Code devient donc évident. D'autant que l'interprète principal est aussi bardé de prix que Tom Hanks et qu'il dégage également cet air de "Monsieur tout le monde" qui ne sied pas forcément si bien au personnage. Et puisque les scénaristes ont fait le choix crucial d'élaguer pleinement une grosse moitié du support original et de tailler à la machette plusieurs personnages et/ou sous-intrigues qui constituaient quand même le squelette de cette aventure aussi digne que celle des sagas familiales de l'été made in la télé française, que reste-t-il alors? Un film complètement plat et plutôt stérile qui n’arrive jamais à faire monter la tension ou à jouer son rôle de remue-méninges interactif (principe tout de même plaisant du polar), se contentant juste d'être une transposition visuelle de l'un des romans de plage les plus populaires de cette décennie.

Doit-on pour autant parler de trahison ? Certes non. N’empêche, en enlevant des personnages tels que Palmgren, en esquissant à peine Armanskij et Milton Security, en rendant futiles les rôles de Cecilia et Martin Vanger, en réduisant en simples figurants toute la rédac’ de Millenium, etc. (on pourrait continuer la liste très longtemps) on ne trouve plus grand-chose à se mettre sous la dent. Juste un patriarche Henrik Vanger devenu une sorte de papi Werther's original et une histoire plutôt centrée sur les héros Blomkvist et Salander que sur l’enquête elle-même. Même les consommations intempestives de café qui font la marque des trois romans de Larsson sont reléguées aux oubliettes. Pour une adaptation voulant rassembler un maximum de fidèles, c’est un peu dur à avaler. Alors soit vous vous contentez de lire/d'avoir lu les bouquins et vous pouvez passer à côté dudit film, celui-ci n'apportant rien à l'œuvre originale vous l’aurez compris, soit vous supportez les 2h20 du métrage, histoire de rejoindre le cercle pas du tout fermé des fidèles de Millenium et amateurs de Blomkvist et Salander. Sinon, vous pouvez aussi bien faire l’autruche et passer à côté de ces évènements qui n’en sont finalement pas.