L’Affaire SK1

L’Affaire SK1
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Affaire SK1 (L')
France, 2014
De Frédéric Tellier
Scénario : David Oelhoffen, Frédéric Tellier
Avec : Nathalie Baye, Raphaël Personnaz
Photo : Mathias Boucard
Durée : 2h00
Sortie : 07/01/2015
Note FilmDeCulte : ***---
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1991. Le jeune inspecteur Franck Magne rejoint la Police judiciaire au 36 quai des Orfèvres. Très vite, il devient obsédé par le meurtre d’une jeune fille dont l’assassin pourrait avoir frappé à nouveau.

36 vs. SK

Il y a un problème de point de vue dans L’Affaire SK1. Un tiers film-Wikipédia, encyclopédique et factuel, un tiers film d’obsession à la Zodiac, et un tiers film de procès. On sent le projet tiraillé entre son envie d’être un procedural exhaustif et rigoureux à la Zero Dark Thirty, et son nécessaire besoin de romanesque – est-ce un (non-)choix artistique ? Est-ce le système de financement français qui exige ça ? On retrouvait d’ailleurs cette même dilution dans L’Assaut, autre thriller sur un fait marquant des années 90 porté à l’écran par les mêmes producteurs. Ici, la sauce prend cependant un peu mieux.

Frédéric Tellier, dont c’est le premier long de cinéma après une longue carrière à la télé (l’honorable première saison des Hommes de l’ombre, c’était lui) ancre son film dans une réalité bien documentée, touffue, frontale, et qui rend les phases d’enquête palpitantes à suivre. On prend un vrai plaisir à suivre les ramifications dans le temps de cette investigation à laquelle, au début, personne ne croit, hormis la petite team soudée autour de Franck Magne (Raphaël Personnaz). Le hic, on le disait, tient plutôt à la vie privée de ce personnage principal, expédiée en une poignée de scènes qui semblent là pour la forme. Son obsession maladive et ses conséquences sur son couple, sa vie intérieure, ne sont pas traitées. Il eût fallu presque les occulter, en mode Les Hommes du Président, plutôt que les survoler de la sorte. En montage alterné, cependant, un autre film, celui sur Frédérique Pons, l’avocate de Guy Georges. Nathalie Baye incarne bien les dilemmes de celle qui doit défendre l’indéfendable et nous propose un film dans le film autrement plus riche humainement que celui consacré à l’enquêteur. En bout de course, l’objectif du récit devient alors moins la capture du meurtrier que ses aveux, très belle scène qui fait ressortir l’humanité derrière le monstre.

par Liam Engle

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