Un vent de liberté

Un vent de liberté
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film
Un vent de liberté
Varoonegi
Iran, 2016
De Behnam Behzadi
Scénario : Behnam Behzadi
Durée : 1h24
Sortie : 19/07/2017
Note FilmDeCulte : ***---
  • Un vent de liberté
  • Un vent de liberté
  • Un vent de liberté
  • Un vent de liberté

A Téhéran, Niloofar, 35 ans vit seule avec sa mère. Pour protéger celle-ci de la pollution de l’air de Téhéran, la famille décide unilatéralement que Niloofar devra déménager et vivre avec sa mère à la campagne. Alors qu’elle s’est toujours pliée aux exigences des autres, cette fois elle leur tiendra tête.

TOUT EST PARDONNÉ

Alerte magnifique-portrait-de-femmes ! Pourquoi alerte ? Parce que la famille de films (presque un genre en soi) désignée par la formule troque souvent des idées de cinéma contre des bonnes intentions, et érige en qualité principale la dignité de ses personnages. Discours social, si possible exotique + personnage féminin auquel s’identifier = formule trop bien connue qui donne des films faciles à pitcher, et pas forcément des œuvres artistiquement fortes. Les personnages au courage magnifique ne donnent pas toujours des film magnifiques. Et c’est contre la fadeur qu’on tire la sonnette d’alarme. On a envie de la tirer devant Un vent de liberté, qui semble cocher toutes les cases (Iran ! voile ! dignité ! privation de liberté !), mais honnêtement, on a tort d’aller si vite en besogne.

Contrairement à ce que nous ont fait craindre les mauvaises habitudes de trop de mauvais films, Un vent de liberté possède un vrai personnage : une femme rigolote et cool qui n’est pas un personnage-prétexte. Nuancée, Niloofar n’est pas qu’un bloc d’honneur bafoué. Un vent de liberté est également plus sympathique et moins didactique qu’on pouvait le craindre. Le danger encouru par l’héroïne (quitter la ville pour aller soigner sa mère) n’est pas tragique, d’ailleurs elle est prête à l’accepter. Son problème est plutôt qu’elle aurait voulu prendre la décision elle-même, plutôt qu’on la lui impose.

Ce nano-conflit (riquiqui face à l’agonie de sa mère) est le point pivot du film. L’ensemble aurait pu basculer dans un mauvais esprit inattendu mais bienvenu, si l’héroïne décidait alors de dire non rien que par esprit de contradiction. Cette piste est lancée, sous-entendue... mais s’arrête en cours de route. Ni victime ni emmerdeuse, Niloofar se range à l’avis général en ayant fait part de son point de vue. Et puis voilà. On a failli tomber dans un vrai conflit angoissant (celui d’une communication familiale oppressante), on a évité la sortie de route mais Un vent de liberté reste finalement sur des rails très sages. Niloofar n’a pas risqué ou perdu grand chose dans l’histoire. Le portrait est plaisant mais on en ressort avec l’impression un peu bizarre... qu’on aurait eu tort de s’en faire pour elle.

par Gregory Coutaut

Commentaires

Partenaires