Entre deux mondes

Entre deux mondes
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Entre deux mondes
Zwischen Welten
Allemagne, 2014
De Feo Aladag
Scénario : Feo Aladag
Durée : 1h43
Sortie : 03/12/2014
Note FilmDeCulte : **----
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Jesper, un officier allemand, a perdu son frère au combat dans la poudrière afghane. Pourtant, il accepte d’y retourner avec les forces de l’OTAN. Jesper et sa troupe sont chargés de protéger un village.

LA GUERRE PÉPÈRE

Le précédent film de la réalisatrice autrichienne Feo Aladag, L'Etrangère, montrait déjà un personnage pris entre deux mondes. En l'occurrence une jeune émigrée turque coincée entre ses désirs d'émancipation et une famille aux valeurs dangereusement étouffantes. Cet entre-deux prend ici un sens encore plus symbolique. Soit la relation entre un soldat allemand et son jeune interprète afghan, deux personnes que tout oppose et qui devraient être ennemis mais qui deviennent tout de même amis - etc, vous pouvez imaginer la suite. Prendre le contrepied des conventions narratives n'est pas du tout la priorité de la réalisatrice. Ses films sont de facture particulièrement classique, mais elle témoigne en même temps d'une saine confiance en l'efficacité des rouages narratifs connus. Émotion face à des victimes sacrifiés, touches d'humour et d'amitié virile qui répare tout. Pas de surprise et de coups d'éclat à signaler dans le scénario d'Entre deux mondes, balisé avec un désir de confort un peu trop grand.

Il faut dire que pendant toute une bonne partie du film, la guerre en Afghanistan n'a pas l'air très dangereuse. Il fait beau, en fait tout le monde est gentil (et quand ce n'est pas le cas c'est juste un malentendu), il n'y a pas de grand danger et les blessures sont superficielles (le coup de bâton sur la tête de l'interprète est d'ailleurs involontairement cartoonesque dans son manque d'efficacité). La encore, cela témoigne moins d'un contrepied inattendu que d'une certaine superficialité. Feo Aladag filme en effet les passages obligés (clichés ?) du film de guerre en Irak (caméra infrarouge, enfants innocents irrésistibles, colère collective des habitants, bombe désamorcée...) mais les met en scène sans génie, et surtout sans point de vue particulier. Il en résulte un film grand public certes rythmé mais particulièrement policé. Et sans grande prise de risques.

par Gregory Coutaut

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