Hara-Kiri : mort d'un samourai
Ichimei
Japon, 2011
De Takashi Miike
Scénario : Kikumi Yamagishi
Avec : Ebizô Ichikawa, Koji Yakushô
Musique : Ryuichi Sakamoto
Durée : 2h06
Sortie : 30/11/2011
Un samouraï décide de venger la mort de son beau-fils.
TOTAL RESPECT
L'annonce d'un remake de Hara-kiri, l'une des pièces majeures de la filmographie de Masaki Kobayashi, par le trublion Takashi Miike avait suscité un léger froncement de sourcils. Pas qu'on soit rétif au mélange des genres, au contraire, et Miike est lui-même assez inclassable pour que sa présence où que ce soit ne soit pas si surprenante. La question est autre: pour un Audition, combien de Dead or Alive, de Visitor Q, de Great Yokai War, de Sukiyaki Western Django, de Maison des sévices? Hara-Kiri : mort d'un samourai appartient à la veine plus classique de la filmographie du cinéaste, et à la splendeur graphique de la mise en scène de Kobayashi (rappelons que Miike revendique le remake plus qu'une très diplomatique nouvelle adaptation littéraire), Miike répond par la retenue (un respect?), un certain classicisme, jusqu'à ce qu'on ait, ici ou là, presque l'impression de se retrouver devant un samouraï de Yoji Yamada.
La beauté indéniable de la direction artistique fait plutôt illusion, mais dans ce récit où l'humain bouillonnant déborde de l'armure sacrée du samouraï, la tension manque cruellement. La neige tombe, elle est belle, mais elle n'émeut pas (et, pour avoir vu Melancholia dans la même sélection cannoise, on sait que la neige peut émouvoir). Et la 3D dans tout ça? "Pour moi, ça n'a rien changé de tourner en 3D (...) Rien n'a changé dans mon approche". D'où une présence de la 3D, certes, mais avec une relative discrétion (si ce n'est ce voile grisâtre et envahissant sur l'image), pas assez cela dit pour gâcher un dénouement qui retrouve son souffle.