The Grandmaster

The Grandmaster
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Grandmaster (The)
Yut doi jung si
Chine, République populaire de, 2010
De Kar-wai Wong
Avec : Tony Leung Chiu Wai, Ziyi Zhang
Sortie : 17/04/2013
Note FilmDeCulte : ****--
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Film biographique sur la vie de Ip Man, pionnier du Kung Fu et maitre de Bruce Lee.

LA MÉLANCOLIE EST UN SPORT DE COMBAT

Attendu, espéré, fantasmé. The Grandmaster a enfin été dévoilé après un tournage fleuve. Retour aux sources des Cendres du temps ou nouveau territoire cinématographique ? Une chose est sûre : The Grandmaster est un film de Wong Kar Wai dès ses premières secondes, dès ces travellings saccadés qui constituent l’une de ses marques de fabrique, temps dilaté et instant saisi en un plan. Pur film de kung-fu ? Pas vraiment. WKW collabore ici avec Xu Haofeng, qui nous avait impressionnés via The Sword Identity. Ce dernier présentait des combats réduits à un fascinant minimalisme. Pas de voltige mais quelques coups, un index collé au bon endroit et l’adversaire tombait à la renverse. L’action est concrète, crédible. L’action de The Grandmaster, plus que minimaliste, est surtout une action passée au microscope. Gouttes d’eau, bris de verre, montage vif (alors que The Sword Identity découpait très peu), The Grandmaster donne davantage dans la chorégraphie abstraite que dans l’action pur jus. Un exemple : le combat (incroyable) dans la gare, filmé en plongée comme une danse.

Le glamour hollywoodien est mort et enterré depuis des décennies. Mais s'il en existe encore un équivalent aujourd'hui, c'est bel et bien dans le cinéma de Wong Kar Wai. Le glamour chez WKW n'est pas une vitrine. Des grincheux confondent son cinéma avec l'esthétique pub, mais c'est cette dernière qui a pillé Wong Kar Wai. Le glamour du cinéaste chinois est un certain sens du sublime qui nimbe ses personnages de mystère, ceux-ci sont immédiatement charismatiques car ils sont immédiatement des figures de cinéma. Comme toujours, WKW soigne leur entrée en scène, voir l'arrivée de Zhang Ziyi lors de la scène de la gare, encore elle, émergeant de la brume comme une déesse. La mélancolie déchirante du maître est aussi à l’œuvre ("quel ennui serait une vie sans regret", soupire t-on). Qu'est-ce qui cloche donc dans The Grandmaster, qu'est-ce qui empêche l'emballement total ? Probablement une narration trop décousue, confuse, qui rend l'immersion difficile. Reste un film terrassant de beauté qui confirme que les talents d'ensorceleur de Wong Kar Wai sont intacts.

par Nicolas Bardot

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