Gardiens de l'ordre
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France, 2009
De Nicolas Boukhrief
Scénario : Nicolas Boukhrief, Dan Sasson
Avec : Julien Boisselier, Gilles Gaston-Dreyfus, Nicolas Marié, Fred Testot, Cécile de France
Photo : Dominique Colin
Musique : Nicolas Baby
Durée : 1h45
Sortie : 07/04/2010
Lors d'une ronde de nuit qui tourne mal, Simon et Julie, deux simples gardiens de la paix, blessent un jeune cadre qui a abattu sans raison un de leurs coéquipiers. Accusés à tort de bavure et lâchés par leur hiérarchie, ils décident de prouver leur innocence en enquêtant sur la drogue responsable du coup de folie de leur agresseur.
FLICS STORY
L’expérience Cortex, précédent film de Nicolas Boukhrief, nous avait un peu laissés sur notre faim. Car malgré une histoire plutôt bien ficelée, l’ensemble restait fragile et malhabile et surtout bien loin de la pièce maîtresse du réalisateur : Le Convoyeur. Alors, ce Gardiens de l’ordre corrige-t-il le tir et ramène-t-il le spectateur vers le haut du panier du polar et du film noir ? Pas vraiment. Car même si l’on retrouve, comme dans n’importe lequel des films de Boukhrief, la bonne foi et la sincérité de toute une équipe (du réalisateur aux comédiens en passant par la musique, tout le monde donnant son maximum pour composer une œuvre singulière), on ne peut s’empêcher d’éprouver comme une frustration perpétuelle tout au long du film, frustration due à un certain manque de densité et d'ampleur qui donne au script une linéarité sans accroc ni embûche. Comme si l’on ne faisait qu’observer la face visible d’un iceberg qui ne demande pourtant qu'à se dévoiler entièrement. Et même si le script ne traîne pas et rentre immédiatement dans le vif du sujet (plutôt une bonne chose) et que la mise en scène se met clairement au service des personnages et du récit, l’ensemble reste très épuré et trop minimaliste pour arriver à créer suffisamment cet environnement pesant et souvent suffocant que l'histoire voudrait nous asséner. Certes, on s'aperçoit aussi que, film après film, ce ton froid est très représentatif du cinéma de Boukhrief, mais qu'il ne s'adapte pas toujours, ou en tout cas pas tout le temps, à toutes les séquences du film. Dommage. Gageons quand même que l'ancien rédacteur de Starfix saura se créer une place de plus en plus solide au sein des metteurs en scène sur qui il faut compter et qu'il ne lui manque plus qu'un nouveau script aux reins plus solides pour affirmer toute sa superbe.
