Errementari, Le Forgeron et le diable - Netflix

Errementari, Le Forgeron et le diable - Netflix
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Errementari – Le Forgeron et le diable
Errementari – El Herrero y el Diablo
Espagne, 2017
De Paul Urkijo Alijo
Durée : 1h38
Sortie : 12/10/2018
Note FilmDeCulte : ****--
  • Errementari, Le Forgeron et le diable - Netflix
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Espagne, 1841. Il y a maintenant deux ans que la Première Guerre carliste a pris fin. Un envoyé du gouvernement est dépêché sur les traces d’un mystérieux forgeron vivant en solitaire au plus profond de la forêt. Les villageois de la région le craignent et l’accusent même d’avoir scellé un pacte avec le démon que, chaque nuit, ils entendent hurler du fin fond de sa forge. Un jour, une jeune orpheline prénommée Usue pénètre chez lui, et menace de révéler le terrible secret du forgeron, en réveillant alors les forces maléfiques s’échappant des portes de l’Enfer.

DE BONS PRESAGES

Curieux objet que cet Errementari, première mise en scène du jeune Paul Urkijo Alijo. Car au fur et à mesure que le film avance, le ton change, l’atmosphère évolue et le film de se retrouver produit hybride convoquant autant les genres fantastique, angoisse que comédie. Oui comédie ! Mais au final est-ce vraiment une surprise ? Car quand on voit apparaitre le nom d’Alex de la Iglesia en tant que producteur pendant le générique, on comprend vite qu’on ne va pas évoluer en terrain conquis et dans un script linéaire. Commençant comme nombre d’histoire aux accents gothico-horrifiques, le script prend son temps pour surtout présenter les principaux protagonistes de son histoire, à savoir un forgeron bourru, une petite curieuse innocente mais au caractère déjà bien trempé et un démon embastillé mais ne manquant pas de piquant, avant de passer la seconde et relancer la machine vers quelque chose d’absolument fou et à total contre-courant de ce qui était instauré jusque-là. Certes l’approche peut déstabiliser de prime abord mais si on joue le jeu de se laisser embarquer dans cette aventure fantastico-comique, on appréciera sans problèmes le ton du réalisateur et son producteur.

Sans non plus verser dans l’énorme burlesque d’un Evil dead 2 ou l’abrasif d’un Braindead, Errementari : The Blacksmith and the devil est une proposition différente, une de ces tentatives solides d’emmener le genre vers quelque chose de singulier et d’inhabituel et qui mérite donc le coup d’œil ne serait-ce que parce qu’elle sort des sentiers battus. Et en cette période de “mainstreamisation“ du cinéma ibérique via Juan Antonio Bayona et sa clique, il est plus que libérateur d’aller fréquenter une bande rivale menée par le frondeur réalisateur de Balada triste et du Jour de la bête, qui ose encore certaines choses sans vouloir à tout prix rentrer dans des cases Goyaisables. Et même si Paul Urkijo Alijo n’est pas encore au niveau de son maitre, il n’en reste pas moins un disciple solide dont le futur parcours se doit d’être surveillé. Qu’on se passe le mot !

par Christophe Chenallet

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