Dans la vallée d'Elah
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In the Valley of Elah
États-Unis, 2007
De Paul Haggis
Scénario : Paul Haggis
Avec : Tommy Lee Jones, Jason Patric, Susan Sarandon, Charlize Theron
Photo : Roger Deakins
Musique : Mark Isham
Durée : 2h00
Sortie : 07/11/2007
De retour d'Irak pour sa première permission, Mike Deerfield disparaît mystérieusement et est signalé comme déserteur. Son père, Hank - un ancien membre de la Police Militaire - et sa mère Joan, se lancent à sa recherche avec le concours d'Emily Sanders, officier de police de la juridiction du Nouveau-Mexique où Mike a été aperçu pour la dernière fois. Face au silence et à l'hostilité croissante des autorités militaires, Hank et Emily soupçonnent bientôt un coup fourré. Les indices troublants s'accumulent, et la vérité sur le séjour en Irak de Deerfield finit par éclater, bouleversant à jamais la vie de Hank et ses croyances.
Après un premier long métrage pour le moins remarqué (l’oscarisé Collision), le réalisateur et scénariste Paul Haggis s’attaque aux traumas de la guerre en Irak, cendres encore tièdes d’une Amérique à la mémoire effacée, amnésique comme ce père qui, après avoir fait le Vietnam, finit pourtant par perdre lui-même ses deux fils au front. Dans la vallée de David et Goliath, l’armée fabrique ses propres monstres, éduqués à foncer sans changer de trajectoire, jouant au docteur avec des plaies ouvertes, collant un sticker sur un cadavre défait puisqu’une vie, même au pays, ne vaut plus rien; lorsque les larmes téléphoniques ont cédé la place à une perte des repères dans un labyrinthe sans sortie, sable mouvant d’un conflit où les fières valeurs nationales s’abîment, drapeau renversé pour signifier la décadence en plein bourbier. La déshumanisation et la contamination des jeunes «héros» qui, une fois clamsés, auront tôt fait d’être remplacés sur un éternel tapis roulant, sont filmées avec intelligence par Haggis, à la façon d’un thriller, efficace malgré ses longueurs, comptant beaucoup sur l’excellence et la sobriété de Tommy Lee Jones et de Charlize Theron.
