Youth
Israël, 2013
De Tom Shoval
Scénario : Tom Shoval
Durée : 1h47
Sortie : 05/03/2014
Yaki et Shaul, deux frères aux liens étranges, vivent dans une banlieue de Tel Aviv. Leur famille, endettée, est menacée d’expulsion. Yaki, qui ne se sépare jamais de son arme de service, passe quelques jours en permission et les deux frères échafaudent alors un plan d’enlèvement. Mais c’est le jour du Shabbat et rien ne se passe comme prévu...
LE PÉRIL JEUNE
Une guitare électrique qui gronde lors du générique puis une tempête silencieuse sous un crâne : le début de Youth, premier film de l’Israélien Tom Shoval, est tout à fait intriguant. Shoval sait créer le mystère avec une certaine économie, installe une tension en suivant l’un de ses personnages principaux, un prédateur muet dont la mission est d’abord insaisissable. Il observe, prend une photo, retourne à son job (il travaille dans un cinéma). Ce sont là les meilleures qualités de Youth. Ce trouble que Shoval retrouve en fin de long métrage, ces moments où l’on croit qu’il ne se passe (d’abord) rien, puis plus rien. Entre les deux, il se passe plein de choses, mais d’un point de vue cinématographique… un peu moins.
« Sans fric, tu n’es pas un homme ». La phrase prononcée par le père des deux protagonistes, deux jumeaux, est révélatrice. La question de la virilité est au centre de Youth. La jeune fille aux yeux bandés croit que l’un de ses ravisseurs est un gamin. Le grand garçon est vexé. Cette histoire de violence et d’affirmation virile rappelle en partie Le Policier, réalisé par un compatriote de Shoval, Nadav Lapid. Mais il y a dans Le Policier une tension qui manque à Youth. Le cœur du film s’endort, il est répétitif, le récit ne progresse pas, et on a rapidement fait le tour de ses personnages qui ne sont pas aussi étranges que ça. Shoval se laisse parfois aller à quelques facilités quant à leur caractérisation (Shaul qui ne porte que des t-shirts de films violents, dont la chambre est recouverte d’affiches de thrillers à flingues). Il y a néanmoins des pistes intéressantes dans ce premier film, même s’il demeure un sentiment d’inachevé.