Etrange Festival: Yakuza Apocalypse
Kamiura est un chef Yakuza légendaire. On dit qu'il est immortel, en fait c'est un vampire, un chef Yakuza vampire ! Kageyama est le plus fidèle membre de son clan, mais les autres yakuzas se moquent de lui : sa peau est trop sensible pour être tatouée. Un jour, des hommes arrivent de l'étranger et lui délivrent un ultimatum : Kamiura doit retourner à un syndicat du crime international qu'il a quitté ou mourir. Kamiura refuse et son corps est démembré au terme d'une bagarre féroce. Avant de mourrir, Kamiura arrive à mordre Kageyama, lui transmettant ses pouvoirs. A son réveil Kageyama, va se servir de ces pouvoirs pour venger la mort de son chef et combattre ce syndicat international du crime.
HATEZ-VOUS LENTEMENT
Les années passent et le rythme de production de Takashi Miike continue encore d’accélérer (12 films rien que ces cinq dernière années), trop rapide pour que tous ses films trouvent le chemin de nos écrans. Et ce malgré sa présence récurrente au Festival de Cannes, où l’on a d’ailleurs découvert cette année ce Yakuza Apocalypse. Une fidélité surprenante, parfois réjouissante mais également disproportionnée, car le moins que l’on puisse dire c’est que, tel un grand huit, la filmographie de Miike passe d’un extrême à l’autre, alternant surprise jubilatoire et, hélas bien plus souvent, les douches glacées. Combien de projets Miike a-t-il bâclés sous prétexte de les faire avec urgence ? Suffisamment pour que son nouveau film, même s’il possède ses défauts (notamment de rythme, comme souvent), apparaisse plutôt comme une bonne nouvelle.
Yakuza Apocalyspe mélange tout : les registres, les récits, les natures d’effets spéciaux (des costumes en peluches y côtoient des explosions numériques), les degrés d’humour. En mixant le film de revanche de yakuza aux films de yokai et de vampires, Miike crée un mélange plus brinquebalant que véritablement homogène, mais néanmoins généreux en moments wtf qui valent le détour. S’il n’est pas avare en trouvailles, Miike l’est un peu plus au moment du montage, où il aurait gagné à resserrer un ensemble beaucoup trop long. Il faut en effet de la patience pour atteindre le dénouement qui se révèle en revanche gargantuesque et poilant, où règne une réjouissante absence de peur du ridicule. Ouf. L’affaire se termine le sourire aux lèvres, mais on ne peut s’empêcher de fantasmer ce que donnerait toute cette énergie zinzin si elle était mois diluée.
En savoir plus
Yakuza Apocalypse est rediffusé ce mercredi 9 septembre à l’Étrange Festival.