White House Down

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White House Down
États-Unis, 2013
De Roland Emmerich
Scénario : James Vanderbilt
Avec : Jamie Foxx, Maggie Gyllenhaal, Channing Tatum, James Woods
Durée : 2h11
Sortie : 04/09/2013
Note FilmDeCulte : ------
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Membre de la police du Capitole, John Cale vient de se voir refuser le job dont il rêvait : assurer la protection du président des États-Unis. Espérant éviter à sa fille une déception lorsqu’il lui apprendra la nouvelle, il l’emmène visiter la Maison-Blanche. C’est à ce moment qu’un groupe paramilitaire lourdement armé attaque le bâtiment. Alors que le gouvernement américain sombre dans le chaos, Cale va tenter de sauver sa fille, le président, et le pays tout entier…

WHITE BOUSE DOWN

Lorsque l'an dernier, deux projets se résumant à "Die Hard à la Maison Blanche" furent annoncé, on donnait tous White House Down, censé être la version "série A" (gros budget, scénariste de Zodiac, casting sérieux), gagnant face à La Chute de la Maison Blanche. Sorti plus tôt cette année, le film d'Antoine Fuqua, déjà pas très glorieux, passe cependant pour un bon film à côté de celui de Roland Emmerich. Sans doute parce qu'il assume davantage son statut de série B (plus violent, plus court). On voit déjà Emmerich, ou des défenseurs égarés de sa version, venir prétendre qu'il ne faut pas prendre le film au sérieux, qu'il est justement plus décomplexé. Toutefois, même en étant friand de ce genre d'approche, la principale chose que l'on demande à un film décomplexé, et que l'on attendait ici, c'est d'être fun. Or, et c'est le plus capital de tous les péchés du film, White House Down n'est tristement pas fun. On ne va pas nier avoir été amusé par moments mais on rit presque exclusivement du film et non avec le film, à l'exception de deux ou trois gags - l'humour du film, typiquement emmerichien dans son calibrage à deux balles, est exécrable - perdus sur les 131 longues minutes du film. Et on touche là au deuxième crime commis par Emmerich. Le film est pourtant, à une minute près, aussi long que Piège de cristal, mais on jurerait que le long métrage de John McTiernan est plus court. Et surtout, que celui d'Emmerich est plus long. Beaucoup plus long.

THE PATRIOT, LES CHEMINS DE LA DÉBILITÉ

Le film met un temps fou à démarrer, trop occupé à surligner la caractérisation banale du protagoniste, et semble ne jamais vouloir se terminer, jusqu'à un dernier twist complètement superflu qui achève le ridicule d'un film compilant les passages risibles. Non content de calquer Piège de cristal - et il ne s'agit évidemment pas que du pitch, ce sont carrément des noms (John Cale/John McClane), des motifs (le marcel), des scènes (le héros sur le toit de l'ascenseur qui s'informe sur les méchants, scène d'autant plus absurde ici qu'elle montre le héros, armé, NE MÊME PAS PENSER à tuer LES DEUX MÉCHANTS PRINCIPAUX, à savoir le Cerveau et son homme de main, qui sont juste en dessous) - le film pille aussi allègrement The Rock : les motivations du bad guy, le côté buddy movie, tout l'enjeu du climax, jusqu'à la scène où la fille du héros doit (avec le drapeau du président) signaler aux avions de ne pas bombarder le lieu où résident encore des otages. Scène une fois de plus hilarante, et ce pour deux raisons. Tout d'abord parce qu'elle sert de pay off nanardesque à un détail du début (Papa Héros a raté le spectacle de sa fille où elle avait fait un numéro de flag twirling). Vous vous rappelez la scène de la fille de Jeff Goldblum qui se débarrassait des raptors avec un numéro de gymnastique dans Le Monde perdu? C'est la même chose en pire. Ensuite, parce que la gamine agitant le drapeau suffit au pilote pour qu'il se dise "I'm not doing this!" (alors que TOUS les otages ont été évacués, à part le héros et le Président évidemment, mais le gouvernement croit le président déjà mort à ce moment donné).

INCOMPETENCE DAY

Ce n'est que le dernier (et le moins crédible) de nombreux raccourcis dignes d'une production Luc Besson qui facilitent la progression du scénario. Outre donc l'opportunité manquée dans la cage d'ascenseur, il faut dire que les méchants parviennent à leurs fins grâce (comme dans La Chute de la Maison Blanche d'ailleurs) à la totale INCOMPÉTENCE d'absolument toutes les personnes chargées de la sécurité dans la Maison Blanche (vigile, flics, et, évidemment, parce que ce ne sont pas du tout censés être les plus compétents, les membres des services secrets). Il y a quand même une scène où, alors que le Capitole vient d'exploser et donc que la Maison Blanche est sous lockdown, le groupe de méchants tape à une porte en disant "Ouvrez!", et les agents derrière ouvrent direct, sans même braquer leurs armes sur la porte. Et se font descendre. Encore une fois, on aimerait bien ne pas pinailler, mais le film ne compense pas ces incohérences avec quoi que ce soit, du spectacle, des idées, n'importe quoi. Le problème c'est qu'on est justement souvent dans le n'importe quoi. Qu'on fasse tirer le président avec un lance-roquette, d'accord, mais la scène est complètement nulle. Emmerich a un certain talent, rôdé évidemment sur une filmographie des plus redondantes, pour la destruction, mais pour ce qui est de l'action à base de gunfights ou combats ou poursuites, c'est un amateur. Absence de gestion de l'espace, shaky cam, découpage sans queue ni tête, pas une seconde Emmerich ne comprend comment mettre en scène comme ses modèles, qu'il s'agisse de l'action '80s mesurée et pleine de tension de McTiernan ou de l'action '90s nerveuse et over the top de Bay. Et ça doit être le film qui utilise le plus mal les ralentis depuis très longtemps. Ils sont presque en mode random. On ne sauve que la scène avec Air Force One. Pas de hasard, c'est la seule qui entre dans les cordes de Roland. Et c'est à peu près tout ce qu'on sauve de ce film, plus comique qu'énervant, mais jamais divertissant, techniquement négligé (comment en 2013 peut-on avoir des flammes et des véhicules numériques aussi mal faits malgré un budget de 150 millions de dollars?) et où tout le monde cachetonne sans conviction.

par Robert Hospyan

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