Festival de Gérardmer: What We Become
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Sorgenfri
Danemark, 2015
De Bo Mikkelsen
Scénario : Bo Mikkelsen
Durée : 1h21
La famille Johansson passe un été idyllique jusqu'au jour où une épidémie de grippe virulente sème la mort dans le quartier. Les autorités décident de délimiter un périmètre de sécurité, puis cèdent à la panique en imposant la mise en quarantaine à tous les habitants du voisinage. Isolé du reste du monde, le jeune Gustav se rend vite compte que la situation est devenue incontrôlable. Il parvient à s’échapper, laissant les autres membres de sa famille à la merci d’une foule déchaînée et assoiffée de sang…
AUX YEUX DES VIVANTS
Le jeune Danois Bo Mikkelsen a tourné son premier long métrage dans sa ville, Sorgenfri, qui donne au film son titre original. Son titre international, What We Become, en dit davantage sur les thèmes abordés par ce premier essai. What We Become est un film d'infection zombie qui ne surprendra guère les fans du genre ou les spectateurs de The Walking Dead. L'horreur est présente, mais le film s'attache davantage à ce que deviennent ces personnages en situation de crise. Ce n'est pas qu'une question de survie, mais de comment survivre ensemble. Les personnages en question ne sont pas d'une profondeur extraordinaire mais évitent suffisamment de pièges pour que cette question se pose. Le père barbu n'est pas qu'un héros, la mère n'est pas si miséricordieuse, et pour une fois, on n'a pas le sentiment que le beau gaillard de la famille tire son coup avec la voisine simplement pour faire rêver le spectateur mâle lambda – tout semble plutôt crédible.
Si le film n'a pas nécessairement de défauts béants, il manque singulièrement de personnalité. What We Become, hormis quelques raccourcis narratifs, est assez carré, et on attend sans cesse le débordement, le basculement mis en valeur par un traitement jusqu'ici en retenue. Il n'arrivera jamais vraiment, malgré le sang qui gicle sur les murs blancs des salons proprets. What We Become manque de relief car il reste trop monocorde. La tension naît davantage de ce qui se passe à l'écran que par un vrai travail de mise en scène. Et si l'on n'a rien contre les fins ouvertes, celles-ci sont plus problématiques lorsqu'elles sont la réponse à une absence de point de vue. Le résultat est standard, avec les qualités et défauts que cela suggère.
