Etrange Festival: Wetlands
Helen est une adolescente non-conformiste qui entretient une relation conflictuelle avec ses parents. Passant la plupart de son temps à traîner avec son amie Corinna, avec qui elle transgresse un tabou social après l’autre, elle utilise le sexe comme un mode de rébellion et casse la morale bourgeoise conventionnelle. Après un accident de rasage intime, Helen se retrouve à l’hôpital où il ne lui faut pas longtemps pour faire des vagues. Mais elle y rencontre Robin, un infirmier dont elle va tomber follement amoureuse…
QUI A DU CACA KAKI COLLÉ AU CUCUL
"Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours eu des hémorroïdes" : on imagine bien les scénaristes joyeusement potaches de Wetlands ricaner à l'idée d'ouvrir leur film par cette réplique pétaradante - et pourquoi pas. Le problème est que David Wnendt n'assume pas jusqu'au bout le mauvais goût de son long métrage. L'aspect punk de Wetlands, dont l'héroïne parle sans complexe de ses problèmes de fissure anale et est adepte du cul le plus crade, n'est que cosmétique: on balance des titres de Peaches donc on est rock. Mais Wetlands est surtout faux cul. Là où un John Waters sera toujours du côté de ses freaks, Wnendt, sous les apparences d'un récit de meuf anticonformiste, ne raconte rien d'autre que l'histoire d'une pauvre petite fille qui, au fond, avait surtout besoin d'un coup de bite (dispensé par un garçon avec autant de personnalité que Tintin).
Pour en arriver là, il faut subir un film d'une laideur confondante, rempli de zigouigouis formels par un réalisateur qui ne semble pas s'être remis de Fight Club (Guerrière, précédent film embarrassant de Wnendt, donnait déjà l'impression d'être réalisé par un ado de 14 ans). On tartine cette bobine prétendument mal élevée de voix-off omniprésente et ringarde et de chansons explicatives comme dans un épisode hyper-calibré de L'Elève Ducobu sur lequel vous tomberez par hasard à la télé. Et entre une scène lesbienne censée faire bander de l'hétéro ou un gag consternant de pizza au sperme, Wnendt, qui en est encore au stade anal, atteint surtout des sommets de beauferie. Avec ses deux derniers longs métrages, l'Allemand s'impose probablement comme le cinéaste le plus bête et le plus nul du cinéma mondial...