Vulgaria

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Vulgaria
Hong Kong, 2012
De Ho-Cheung Pang
Scénario : Ho-Cheung Pang
Durée : 1h30
Note FilmDeCulte : *-----
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Un producteur de seconde zone est invité dans une classe d’étudiants en cinéma. Amené à défendre sa fonction, il se remémore le tournage chaotique de son dernier projet : le remake d’un film érotique de 1976.

LOVE IN A TRASHCAN

Ceux qui ont découvert Pang Ho-Cheung avec son précédent film, le percutant slasher Dream Home, risquent bien d’être surpris. Car ce dernier n’était pas forcément l’œuvre la plus représentative de la filmographie déjà riche du cinéaste hongkongais, qui mélange habituellement mauvais esprit et humour potache. On est ici prévenu dès le titre : Vulgaria vise certes toujours le trash, mais cette fois-ci à travers le prisme de l’humour gras, de la blague qui tache bien. Si l’on retrouve avec plaisir son impolitesse irrévérencieuse (notamment via le meilleur usage possible des Frizzi Pazzi), on a tout de même envie de dire que la rébellion à parfois bon dos. Aussi jubilatoires qu’ils peuvent être, les mauvais sentiments ne valent finalement pas plus que les bons : ils ne se suffisent pas à eux-mêmes. A trop vouloir faire tenir un film entier dessus, on finit par les rendre indigestes et étouffants.

L’humour de Vulgaria fonctionne sur plusieurs niveaux : une grossièreté pouet-pouet à priori universelle, et des références culturelles qui ne parleront qu’à de fins connaisseurs. Si les blagues zoophiles n’ont en effet pas de frontières, les jeux de mots en argot local ou les acteurs (inconnus chez nous) jouant leur propre rôle risquent par contre de laisser de marbre plus d’un spectateur occidental. Reste alors l’aspect le moins fin du film (c’est un euphémisme), fait de gags navrants et répétitifs, d’une lourdeur qui mettrait encore plus mal à l’aise sans leur alibi culturel. Si l’on s’amuse par exemple à imaginer un cast français à la place des acteurs d’origines, on croit se retrouvé devant les pires comédies de fin de soirée sur la TNT. Une impression fort désagréable, présente dès la très longue scène inaugurale de repas d’affaire, qui fait écho à la scène équivalente dans La vérité si je mens 3.

On pourra toujours broder sur le fait que Vulgaria parle du milieu du cinéma de l’intérieur. Ce serait comme dire que Dream Home offre un discours social sur les problématique du logement : prêter au scénario un sérieux qu’il ne réclame pas. Sauf peut-être dans son dénouement, en forme de pirouette roublarde. Mais en voulant faire le malin, le film finit au contraire par se vautrer dans le cynisme. La cerise amère sur un gâteau beaucoup trop lourd.

par Gregory Coutaut

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