Villegas

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Villegas
Argentine, 2012
De Gonzalo Tobal
Scénario : Gonzalo Tobal
Avec : Esteban Bigliardi, Esteban Lamothe
Durée : 1h36
Sortie : 07/11/2012
Note FilmDeCulte : **----
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Esteban et Pipa, deux cousins autrefois inséparables, se rendent ensemble à l’enterrement de leur grand-père à Villegas, le village où ils ont passé leur enfance. Les deux trentenaires affrontent pour la dernière fois leur passé et vont devoir apprendre à grandir, entre tensions et complicité.

LA PLACE DU MORT

Savez-vous reconnaître dans un film ce que certains cinéphiles nomment « les clichés de festival » ? Des scènes à priori anodines, que l’on retrouve de film en film, a fortiori en festival où les séances et les découvertes s’enchainent (d’où le surnom). Des scènes tellement convenues et répétées qu’elles en deviennent des clichés, se retrouvent vidées de leur sens, et finissent par avoir pour seule utilité que de meubler du vide. On peut déjà en citer deux récurrentes : les scènes où le héros prend une douche et reste prostré sous le jet d’eau, puis les scènes de boite de nuit, où le malaise et la solitude du héros se trouve paradoxalement exacerbés. Utiliser ces scènes-là ne rend évidemment pas un film automatiquement mauvais, mais le tire certainement vers le bas. Manque de bol, on retrouve justement ces deux scènes dans Villegas, premier film de l’argentin Gonzalo Tobal.

Le problème, c’est que le film n’avait pourtant pas besoin d’être encore alourdi par ces scènes déjà vues et revues, car Villegas s’avère assez représentatif d’un cinéma argentin souvent empesé et orgueilleux, où les intentions sont surlignées et les personnages observés comme derrière une vitre. Sur une trame classique de road movie, Tobal étire en effet chaque scène de dialogue (car pour un road movie, le film montre étonnamment peu d’intérêt pour le silence ou la contemplation), jusqu’à créer non pas un stimulant décalage mais plutôt une redondance générale, venant ralentir encore le déroulement de l’intrigue. Loin de rendre les scènes plus vivantes ou tendues, cela ne fait paradoxalement que rendre l’auteur (et ses intentions) plus présents que ses propres personnages. Même quand le récit prend la tangente (mais un road movie n’est-il pas fait que de tangentes ?), les scènes restent sur des rails balisés et bavards. Dommage. Pour un jeune cinéma argentin plus vivant et stimulant, on parie plutôt sur la suite de la carrière de Natalia Garagiola, repérée à Cannes cette année avec son court Yeguas y Cotorras, produit et monté par… Gonzalo Tobal. Tiens, tiens.

par Gregory Coutaut

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