Un homme idéal
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France, 2015
De Yann Gozlan
Scénario : Yann Gozlan
Avec : Pierre Niney
Durée : 1h37
Sortie : 18/03/2015
Mathieu Vasseur est un jeune écrivain amateur qui désespère de voir son premier roman publié. Il tombe alors par hasard sur un journal intime qu’il décide de reprendre à son compte...
L’ENNEMI INTIME
Il est bon de voir un jeune réalisateur ressortir indemne du marasme du cinéma de genre français. Après l’honorable Captifs en 2010, Yann Gozlan réussit à transformer l’essai avec son deuxième long-métrage. Qu’il ait simplement réussi à le réaliser tient déjà de l’exploit – combien de carrières avortées après un premier survival confidentiel ? Mais que le film soit réussi tient en plus du miracle. Sous haute influence – parfaitement assumée – de Patricia Highsmith et de son pendant cinématographique hexagonal Plein Soleil, Gozlan tisse un thriller intellectuel haletant et ensoleillé. Bien aidé par Guillaume Lemans, co-scénariste pour Fred Cavayé et dont le sens de l’ellipse n’est plus à démontrer, il gère son récit avec doigté et efficacité. La spirale dans laquelle s’engouffre Mathieu est captivante presque jusqu’au bout. On pense souvent à certains Woody Allen type Match Point par son portrait d’un ambitieux dont l’ascension dans les hautes sphères s’accompagne d’une déchéance inexorable. Pierre Niney, tout auréolé de son César, apporte au rôle un charisme de façade, une assurance fragile toujours sur le point de se craqueler devant nous. Il est parfaitement casté, bien mieux que ne l’aurait été Raphaël Personnaz, initialement pressenti. Autour de sa performance, Gozlan bâtit une mise en scène voyante sans être tape-à-l’œil, dont se dégage une sorte d’énergie sourde. Au final, il n’y a pas beaucoup de manières de le dire, donc disons-le avec la même simplicité que le film: Un homme idéal est une bonne histoire bien racontée – c’est peu et c’est déjà beaucoup.
