Ultimate Game

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Ultimate Game
États-Unis, 2009
De Mark Neveldine, Brian Taylor
Scénario : Mark Neveldine, Brian Taylor
Avec : Gerard Butler, Michael C. Hall, Logan Lerman, Amber Valetta
Photo : Ekkehart Pollack
Musique : Robb Williamson, Geoff Zanelli
Durée : 1h35
Sortie : 09/09/2009
Note FilmDeCulte : **----
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Dans un futur proche, les nouvelles technologies ont fait évoluer le jeu vidéo. Le milliardaire Ken Castle a créé le divertissement ultime : "Slayers", un jeu vidéo dans lequel des condamnés à mort, guidés à distance par des joueurs en ligne, s'entretuent lors de combats diffusés sur les écrans du monde entier.

GAME OVER

Après leur sympathique début, Hypertension, voici revenir le duo Neveldine & Taylor pour un nouveau film au concept haut perché. Ayant traîné quelque peu dans les limbes post-tournage et pré-distribution (le tandem a eu le temps de filmer et de sortir la suite d’Hypertension, qui ne connaîtra pas les salles françaises), Ultimate Game débarque sur les écrans mais force est de constater qu’il ne tient pas les promesses de leur premier long métrage. Le second degré jouissif de ce dernier, sorte de GTA en live, a cédé la place à du pur foutage de gueule. Au niveau de l’écriture comme de la réalisation, c’est juste le grand n’importe quoi. Vulgarité est le maître-mot, comme en témoigne la manière dont Neveldine & Taylor peignent le portrait de leur société du futur, avec ses gamers qui sont au mieux des gosses de riches pourris gâtés et mégalomanes, au pire obèses, amorphes et d’une perversité des plus grasses. Autant que possible, les personnages se foutent des coups de langue, se doigtent, se mettent à quatre pattes et s’adonnent à bien d’autres joyeusetés dignes d'un porno... Ultimate Game est l’œuvre de deux gros gamins. On les devine en train de glousser derrière la caméra en mouillant leur pantalon, fiers de glisser des inserts de nichon à tout bout de champ dans leur montage. On notera aussi les quelques gags pipi-caca du plus mauvais goût qui traînent ça et là. Difficile de sauver grand-chose dans cette espèce de grosse caricature parodique tellement outrancière qu’à côté Dobermann passerait pour L'Eternité et un jour. On peut forcer le trait tant que l’on ne se vautre pas dans une grossièreté abusive. Dès Hypertension, il était évident que l'univers et les codes du jeu vidéo travaillaient les deux compères, mais ici, excepté quelques idées sous-exploitées (le partenariat Kable/Simon qui l'espace de quelques minutes offre une sorte de buddy movie alternatif; la scène de la femme de Kable à la banque qui laisse imaginer ce qu'un film plus mature et intelligent aurait pu faire du sujet), le traitement manque cruellement d’inventivité. Le résultat est un mélange de Running Man et Matrix, plus proche du premier que du second.

Formellement, on est pas mieux lotis. Dès la première seconde, le film agresse le spectateur avec une mise en scène probablement censée lui faire ressentir la dureté de ce futur dystopique mais tout n’est que bouillie où échelles, repères, cohérence et rythme finissent annihilés. Peiner dans la gestion de l'espace lors d’une scène d'action, c'est un bémol, mais alors quand on met en scène une séquence de jeu vidéo... Ce genre de jeux est justement intégralement basé sur la gestion de l'espace, où le personnage en est dans sa progression, dans la map, etc. Ici, Neveldine & Taylor n'ont aucune conception de la géographie. Ce chaos ne poserait pas grand problème s’il en ressortait quelque chose, un minimum, mais seules deux ou trois idées de mise en scène - enfin, de plans isolés, parce qu’on aurait du mal à parler de "mise en scène" ici tant le découpage paraît irréfléchi - peuvent passer pour efficaces, mais l'esthétique générale est intolérable. Dans les scènes d'action, on se contente de mitrailler à tout va, sans savoir qui tire et contre qui, on change de camp et de personnage sans rien capter, on fait péter un truc, on fait gicler un peu de sang, on rajoute un petit ralenti pour la forme, le tout sur une BO bourrine et une photo délavée parce que c'est un futur blême. Et le reste du temps, c'est globalement la même chose : hystérique et dénué de sens. De ce sous-eXistenZ à l'intrigue basique et au scénario plein de trous et de raccourcis, on retient quelques rares idées originales (comme la scène de chant/danse assez géniale de bizarrerie qui se transforme en combat bonnard) même si l’ensemble tombe dans une complaisance de tous les instants et part un peu dans tous les sens.

par Robert Hospyan

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