Tristan + Yseult
Tristan + Isolde
États-Unis, 2006
De Kevin Reynolds
Scénario : Dean Georgaris
Avec : Henry Cavill, Dexter Fletcher, James Franco, Sophia Myles, David P. O'Hara, Rufus Sewell
Photo : Artur Reinhart
Musique : Anne Dudley
Durée : 2h05
Sortie : 05/07/2006
La légende de Tristan et Yseult, le chevalier et la reine liés par un amour inextinguible mais clandestin.
DEMYSTIFICATION
La rumeur d’une adaptation de la légende de Tristan et Yseult par Ridley Scott traînait depuis près de vingt-cinq ans. A l’origine, le projet devait même être celui qui suivrait directement Alien mais, malheureusement, il ne vit jamais le jour. C’est entre les mains de Kevin Reynolds que Scott, désormais producteur, a fait vivre le projet de ses rêves. Ce Tristan + Yseult, tourné depuis bien longtemps, n’échoue sur nos écrans que maintenant. Et, malgré de bonnes intentions, on comprend pourquoi. Reynolds, qui avait déjà insufflé de la vie au poussiéreux Robin des Bois avec son Prince des voleurs, opte pour un traitement réaliste qui n’est pas sans rappeler celui du Roi Arthur, tourné à peu près au même moment. Le scénario du moyen Dean Georgaris (Paycheck) replace la légende dans un contexte historique assez précis (l’Angleterre après la chute de l’Empire romain), costumes et décors ad hoc à la clé. Ce parti pris n’aurait pas été dommageable à la légende si Reynolds et Georgaris n’avaient pas choisi de vider le récit de son charme mystérieux: ici, point de philtre, point de retrouvailles dans la mort. L’amour adultère de Tristan et Yseult n’est qu’une resucée du triangle Lancelot / Guenièvre / Arthur, évacuée de toute sa magie. Et, si Sophia Myles s’en sort assez bien en Reine aux cheveux d’or, on ne peut pas en dire autant de Rufus Sewell et James Franco, ce dernier étant particulièrement mal à l’aise dans le registre de Tristan. Parmi les mérites du film, on lui reconnaîtra d’avoir su condenser assez habilement une légende tentaculaire en deux petites heures. Et, surtout, on pourra y sentir un vrai amour pour le récit d’origine mais qui, malheureusement, s’exprime de manière trop maladroite pour convaincre.