Tomie Unlimited
Japon, 2011
De Noboru Iguchi
Scénario : Noboru Iguchi, Jun Tsugita
Avec : Moe Arai, Miu Nakamura
Photo : Yasutaka Nagano
Musique : Takashi Nakagawa
Durée : 1h23
Tsukiko et ses parents ne peuvent se résoudre à faire le deuil de Tomie, décédée quelques mois plus tôt. Le jour de son anniversaire, cette dernière réapparaît…
TEUBÉ UNLIMITED
9e film adapté du manga de Junji Ito, Tomie, ce Tomie Unlimited, plutôt qu'une resucée en bout de course, arrivait avec une réputation de haut du panier, armé en la personne de Noboru Iguchi d'un réalisateur habitué aux loufoqueries sanguinolentes (scénariste entre autres de The Machine Girl). Le long métrage est fidèle à sa réputation, pour peu qu'on remette bien ses ambitions là où elles se trouvent. Tomie Unlimited est une turbo gogolade qui réussit l'exploit d'être stupide dès ses 5 premières secondes. Mais le manga culte d'Ito l'est aussi et ça ne l'empêche pas d'être un réjouissant tour de manège en maison hantée cracra où le cerveau peut largement être balancé hors du wagonnet - ici, il ne vous servira à rien. Tomie Unlimited compense ses nombreuses approximations par un sens du grotesque et notamment une utilisation inventive des maquillages, qu'il s'agisse de tumeurs qui parlent, langues pendantes ressemblant à des appendices de Dirk Diggler, ou lycéenne à horrible tête réduite (on n'en dira pas autant de certains effets numériques, dont toutes les flaques de sang foirées). Le film parvient dans ses meilleurs moments à évoquer l'onirisme horrifique des Freddy et leurs successions de visions, ainsi que l'univers de Frank Henenlotter et ses créatures glauques à la Basket Case. Pas si mal pour un film doté du QI d'un personnage de série AB qu'on aurait catapulté dans un enfer où l'on se fait violer par des chenilles géantes. On est sûr que les mamans de tous ceux qui ont participé à ce film sont très fiers. Unlimited, ce Tomie l'est assurément.