Forum: Three Lights

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Three Lights
Mittsu no hikari
Japon, 2017
De Kohki Yoshida
Scénario : Kohki Yoshida
Durée : 1h40
Note FilmDeCulte : ****--
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Aoi est une jeune institutrice qui vient d'être quittée par son copain. Son amie Michiko est dans une relation difficile avec son mari. Il y a également Masaki, une séduisant professeur de tennis avec qui Aoi a une liaison. Il y a enfin K., un génie autoproclamé aux tendances autoritaires. Tous les quatre, perdus dans Tokyo, sont réunis par un point commun: leur amour de la musique.

TOUT POUR LA MUSIQUE

Quatrième long métrage du Japonais Kohki Yoshida (lire notre entretien), Three Lights possède un curieux pitch avec cette histoire de quatre protagonistes qui n'ont pas grand chose en commun mais qui vont s'unir pour... composer une chanson. Le laborieux processus de création ressemble ici à un prétexte : le personnage du « manager » pourrait tout aussi bien être employé comme un gourou enseignant le lâcher prise à ses fidèles. Il n'est pas juste question de jouer de la musique, mais d'exprimer « ses sentiments les plus intimes, même s'ils n'ont pas de sens », comme on l'entend durant le long métrage.

Les premières images de Three Lights sont intrigantes et créent une atmosphère de menace. Kohki Yoshida saisit cette belle atmosphère nocturne et, par la mise en scène comme le travail de la photographie, parvient à faire ressentir cette sensation d'étouffement. Les personnages de Three Lights ont des boulots alimentaires, mènent une existence corsetée qui laisse peu de place à une libre expression. Le film se penche plus particulièrement sur le sort assez peu enviable de ses personnages féminins. Comment se libère t-on de cette aliénation ? Par la création, suggère Yoshida, par l'utopie en tout cas. Lors d'une scène où le jour semble s'être enfin levé, Yoshida montre l'ivresse de cette utopie – mais plus tard aussi, l'amertume et la violence des lendemains. Three Lights ne cherche pas à séduire mais son âpreté est aussi une force, une manière à la fois puissante, personnelle et honnête de regarder son sujet et ses personnages.

par Nicolas Bardot

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