The Lunchbox
Inde, 2013
De Ritesh Batra
Scénario : Ritesh Batra
Durée : 1h44
Sortie : 11/12/2013
Une erreur dans le service pourtant très efficace de livraison de lunchboxes (les « Dabbawallahs » de Bombay) met en relation une jeune femme au foyer et un homme plus âgé, au crépuscule de sa vie. Ils s’inventent un monde à deux grâce aux notes qu’ils s’échangent par le biais du coffret repas. Progressivement, ce rêve menace de prendre le dessus sur leur réalité.
RESTO DU COEUR
Derrière The Lunchbox et ses allures tout ce qu’il y a de plus classiques, il y a tout de même un petit air de nouveauté. Du colossal cinéma indien contemporain, on ne connait finalement pas tant de facettes: entre les blockbusters musicaux et la nouvelle vague plus récente de polars dits Mumbai Noir, il reste une marge gigantesque. Quid d’un cinéma d’auteur qui soit à la fois réaliste et populaire ? C’est sur ce terrain-là que se situe The Lunchbox, qui n’obéit pas aux recettes classiques indiennes et qui parvient pourtant à donner à voir un visage rarement vu de l’Inde de tous les jours, sans noirceur, sans bling-bling et sans misérabilisme. The Lunchbox se présente en effet comme une comédie romantique, présentant avec efficacité le cahier des charges du genre : place fondamentale du hasard, personnages nuancés et attachants, touches d’humour bien dosées... Fluide et plaisante, l’affaire est plutôt rondement menée. Mais ces qualités-là, si elles semblent rafraichissantes de la part d’un pays qui nous a peu habitués à un réalisme bienveillant, ne sont pas non plus follement originales.
Ritesh Batra fait preuve de talent pour rendre ses scènes vivantes et crédibles, en se basant notamment sur un travail autour des sons d’ambiance. Il a par contre plus de difficulté à inclure ces scènes dans un cadre scénaristique qui parvienne à rester solide jusqu’à la fin. Passé un début prometteur, The Lunchbox tourne rapidement en rond. Les scènes d’écriture, de lecture et de réponses s’enchainent un peu trop longtemps (jusqu’à devenir un long bavardage en voix off) avant de déboucher enfin sur de l’action, sur le dénouement exigé par le genre. Cette difficulté à pouvoir conclure son récit, à y mettre un point final satisfaisant, vient souligner la baisse de régime de The Lunchbox, qui perd en chemin une certaine partie de son charme.