The Journals of Musan

The Journals of Musan
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Journals of Musan (The)
Corée du Sud, 2010
De Jung-bum Park
Scénario : Jung-bum Park
Avec : Jung-bum Park
Photo : Jongsun Kim
Durée : 2h07
Note FilmDeCulte : ***---
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Handicapé par le numéro de sa carte d'identité qui révèle son origine nord-coréenne, Jeon Seungchul peine à trouver du travail et à créer des liens avec les personnes qu'il croise à l'église. Bien qu'il ne soit ni un ancien repris de justice, ni un travailleur immigré, il subit de nombreuses discriminations. A l'image du chien errant qu'il a recueilli, Jeon Seungchul est un marginal au sein de la société capitaliste sud-coréenne.

LA CORÉE POUR LES NULS

Auréolé de plusieurs prix glanés récemment à Marrakech, mais surtout Pusan et Rotterdam (des références en termes de découvertes asiatiques), The Journals of Musan arrive avec comme carte de visite un sujet plus que fort : les relations entre la Corée du Nord et du Sud. Un sujet ambitieux, propice à tous les traitements (on se rappelle de films aussi divers que JSA ou Night and day) mais il faut bien le dire : en l’occurrence un faux sujet. La nationalité du héros (joué par le réalisateur) n'est en effet jamais traitée autrement que comme un simple détail et n'est jamais au cœur des enjeux réels du scénario. Pareil pour la piste sur-vendue de l'amitié homme/chien : simple détail du scénario amplifié comme s'il pouvait lui aussi servir de belle étiquette vendeuse.

Passé cette mauvaise surprise un brin malhonnête, The Journals of Musan tient tout de même tout à fait debout dans son registre de réalisme social, dépeignant une société terne au possible, où les seules couleurs sont celles des posters pornos et des blouses lacérées à coups de cutter. Le déjà-vu guette parfois, à force d'accumulation de violences et de malheur sur le coin de la gueule du héros qui en est réduit à se taper la tête contre les murs. On ne tarde d'ailleurs pas à supputer que, plutôt que sa nationalité prétexte, c'est tout simplement sa mollesse et sa candeur reloue qui donne envie à tout le monde de l'envoyer bouler. Monolithique dans son mutisme, on ne peut pas dire que ce personnage martyr sans nuance aucune attire beaucoup l’empathie. Le film reste au contraire assez froid et désespéré, quitte à frôler parfois la caricature glauque. Au final, il lui manque peut-être un peu de singularité percutante pour qu'on lui pardonne entièrement sa publicité mensongère.

par Gregory Coutaut

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