TIFF 2017: The Bloom of Yesterday

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Bloom of Yesterday (The)
Die Blumen von gestern
Allemagne, 2016
De Chris Kraus
Scénario : Chris Kraus
Avec : Lars Eidinger, Adèle Haenel
Durée : 2h05

Note FilmDeCulte :

Totila Blumen travaille dans un centre de recherche sur l'holocauste. Il va devoir faire équipe avec Zazie, une jeune stagiare française qui se révèle rapidement pénible...

SEXY TRAUMA

Adèle Haenel dans une comédie romantique en allemand sur l'Holocauste ? Il y a des films qui ressemblent à des cadavres exquis, à des assemblages improbables et imprévisibles, ce qui est déjà une qualité en soi. The Bloom of Yesterday, du réalisateur allemand Chris Kraus (dont on adore le nom), est de cette famille qui n'a pas peur des grands écarts et des pirouettes, quitte à se casser à moitié la gueule au passage. Les codes de la comédie romantique classique sont ici rassemblés et respectés: un garçon et une fille qui commencent par se détester pour mieux se tomber dans les bras, des quiproquos, des secrets révélés, des ruptures, des réconciliations, etc. Le bougon qui se laisse charmer par la fofolle. Sauf que tous deux travaillent dans un centre de recherche sur le Troisième Reich. Et, petit détail au passage, qu'ils se découvrent un passé commun : le grand père (nazi) de l'un aurait tué la grand-mère (juive) de l'autre !

Il existe déjà des films qui cherchent à traiter de l'Holocauste par le biais de la comédie, à rire autour, pour ainsi dire. La démarche de Chris Kraus semble légèrement différente. L'Holocauste y est davantage une improbable toile de fond (pourtant traitée avec grand sérieux) que le sujet premier. Les nombreux gags se situent ailleurs, dans cette histoire d'amour zinzin entre un frustré sexuel dépressif et violent d'un côté, et une hystérique farfelue et libérée de l'autre. Clichés ? Archétypes plutôt. The Bloom of Yesterday est sauvé du cliché non pas par sa mise en scène (trop générique) ou un scénario haletant. Visuellement, le film manque trop de personnalité. S'il finit par convaincre malgré ses défaits, c'est grâce à son casting en or.

Sur le papier, il est déjà amusant de se demander comment Lars Eidinger et Adèle Haenel, deux des comédiens les plus hype et exigeants du jeune cinéma d'auteur européen, se retrouvent dans cet invraisemblable romcom pleine de blagues de cul. Mais le plaisir n'est pas qu'extra filmique. Tous deux se révèlent particulièrement à leur aise dans le registre comique, ce qu'on ne soupçonnait pas forcément à la vue de leurs très sérieuses filmographies. Face au toujours parfait Eidinger, Haenel parvient à rendre attachante et nuancée un personnage qui avait pourtant tout pour être horripilant (le type de fille sortie d'une mauvaise sitcom, du genre à se verser un pot de peinture sur la tête pour faire l'intéressante). Ce sont leurs face-a-face qui donnent les scènes les plus hilarantes de ce film curieusement fichu mais pas banal du tout.