The Artist
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France, 2011
De Michel Hazanavicius
Scénario : Michel Hazanavicius
Avec : Bérénice Bejo, Jean Dujardin, John Goodman
Photo : Guillaume Schiffman
Musique : Ludovic Bource
Durée : 1h40
Sortie : 12/10/2011
Hollywood 1927. George Valentin est une vedette du cinéma muet à qui tout sourit. L'arrivée des films parlants va le faire sombrer dans l'oubli. Peppy Miller, jeune figurante, va elle, être propulsée au firmament des stars.
CHAPEAU
Avec Le Grand détournement, hilarant patchwork surréaliste de films déjà existants, Michel Hazanavicius faisait déjà une sorte de déclaration d'amour, littéralement fou, au cinéma. The Artist poursuit, en quelque sorte, le geste du réalisateur de OSS 117, avec cette recréation de l'Hollywoodland muet, fantaisie de cinéma sous des peintures de Tamara de Lempicka, et qui ravit d'abord par sa classe formelle et son inventivité scénaristique. The Artist recrée le pep's et le glamour d'un Hollywood devenu mythique, avec un sens du détail qui rappelle déjà le fétichisme de ses OSS. Hazanavicius, dans le genre ô combien paresseux de la comédie française, détonne par le soin qu'il apporte à l'image: un film n'est pas qu'un gag, une affiche blanche avec une typographie rouge et un passage chez Arthur, et c'est avec un grand respect pour le genre et pour le public que le cinéaste s'exerce. Ce n'est ainsi que justice de le voir dans la cour des grands, sélectionné en compétition à Cannes, pendant que des collègues moins exigeants pleurnichent et pleurnicheront encore de leur absence aux César.
Dommage néanmoins que le long métrage s'épuise un peu dans un second temps, empruntant des rails plus prévisibles et donc moins immédiatement excitants. Mais le pari, osé, évidemment ovni à l'heure actuelle, est plutôt réussi, avec, à l'ombre des productions en 3D, cette foi inébranlable en la mise en scène et le récit, peu importe qu'il soit muet, une foi, somme toute, qui est celle du cinéma. C'est aussi en cela que The Artist fait beaucoup de bien.
