Thank You for Smoking
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États-Unis, 2005
De Jason Reitman
Scénario : Jason Reitman
Avec : Maria Bello, Robert Duvall, Aaron Eckhart, Katie Holmes, Rob Lowe, William H. Macy
Photo : Jim Whitaker
Musique : Rolfe Kent
Durée : 1h32
Sortie : 13/09/2006
Nick Naylor est le porte-parole du lobby du tabac. Divorcé, égoïste, séducteur, il doit défendre la cigarette tout en prenant en compte les réflexions de son fils de 12 ans.
TOBACCO KETCHUP
Ayant fait ses armes sur les courts métrages, Jason Reitman livre pour son premier long un parfait mélange entre l'influence de son père (Ivan Reitman, qui livra quelques-unes des meilleures comédies des années 80) et celle de Sundance, le festival indie d'où sortent chaque année quelques petits bijoux. Ses premiers films, Reitman les a montrés ici, puis à Toronto, autre festival reconnu; son premier essai pour le grand écran était donc particulièrement attendu par les connaisseurs. L'attente valait le coup : le scénario, malin, fait rire autant qu'il amène à se poser de vraies questions de société : la liberté, est-ce vivre dans un environnement entièrement non-fumeur où l'on puisse respirer, ou est-ce avoir le choix de (ne pas) fumer? Doué d'un talent dialectique incroyable, le play-boy cynique qu'incarne Aaron Eckhart renverse les théories de ses adversaires les unes après les autres. Sa méthode : avoir toujours les arguments justes afin d'avoir raison... ou du moins d'en donner l'impression. Tout réside ainsi dans l'art de la rhétorique et de la répartie. Toujours plus satirique, le film s'infiltre même dans les déjeuners de Nick avec ses comparses des industries de l'alcool et des armes, chacun comptant ses morts pour les comparer aux autres. Reitman en rajoute une couche dans la comédie avec un petit épinglage de la censure à Hollywood. Le fils de Nick finit d'enfoncer le clou, pré-ado en quête de modèle, il suivra avec ravissement son père dans ses pérégrinations professionnelles. Si le festival de Sundance pâtit en ce moment d'un effet de mode, Hollywood s'y immisçant de plus en plus pour se racheter une crédibilité cinématographique, il est agréable de constater que de vrais films parallèles et pourtant grand public y trouvent encore leur place.
