Tulpan
Kazakhstan, 2009
De Sergey Dvortsevoy
Scénario : Sergey Dvortsevoy, Gennadij Ostrovskij
Avec : Samal Eslyamova, Askhat Kuchinchirekov
Photo : Jolanta Dylewska
Durée : 1h40
Sortie : 04/03/2009
Après avoir fait son service dans la marine, Asa revient dans les steppes kazhakes vivre avec sa soeur et son beau-frère, un éleveur de moutons. Asa rêve de cette vie simple : une famille, une yourte, un élevage. D'abord, il faut qu'il se marie. Tulpan est la seule épouse possible, dans ce bout de désert. Hélas,Tulpan ne veut pas de lui : elle trouve ses oreilles trop décollées.
L'OREILLE CASSEE
Chouchou chéri des festivals desquels il est reparti les mains remplies de prix, Tulpan s'éloigne assez rapidement de la fantaisie de son pitch façon fable farfelue à grandes oreilles pour donner dans la chronique très réaliste sur le quotidien bien âpre dans une région de rien en plein désert kazakh, à steppes sans fin qui résonnent de beats de Boney M et de gueulements de chamelle, autour de la yourte et des moutons. Sergey Dvortsevoy, qui auparavant a réalisé quatre moyens ou courts métrages documentaires, sait installer son atmosphère toute authentique. Tulpan se rappelle au bon souvenir du Coréen Desert Dream ou du Chinois Le Mariage de Tuya, eux aussi perdus dans les dunes, parsemé de gros gras morceaux de bravoure captés in extenso, tels qu'une bien belle tempête de sable que ne renierait ni Dorothy Gale ni ses beaux souliers rouges, une réanimation de bébé mouton à la roots ou encore un accouchement bien baveux d'une dame brebis ressemblant à s'y méprendre à Pollux, le chien à frange. Peut-être un peu long, Tulpan affiche fièrement ses ambitions formelles, à coups de plans-séquences amples et précis.