Festival de Gérardmer: Sweet Home
Alicia, une jeune courtière en immobilier, organise un rendez-vous romantique avec son petit ami, Simon, dans un vieil immeuble quasi abandonné. Mais ils ne savent pas que le bailleur de cet immeuble a envoyé un groupe de tueurs afin de se débarrasser de ses derniers locataires. Quand Alicia et Simon les surprennent, les deux amants doivent courir, se cacher et se battre pour réussir à échapper au massacre…
MAMAN, STÉPHANE PLAZA A RATE L’AVION
En sérieuse perte de vitesse et d’originalité depuis quelques années, le cinéma de genre espagnol est il encore capable depuis de nous surprendre ? A la vue de la première moitié de ce Sweet home nous étions tentés de répondre par l’affirmative, emportés par une très bonne facture visuelle convoquant, certes un peu facilement, le Fincher de Panic room et surtout intrigués par un postulat de départ réaliste et intéressant mêlant home invasion et crise de l’immobilier. Illusions malheureusement perdues tant le jeune réalisateur Rafa Martinez se prend les pieds dans le tapis en changeant son fusil d’épaule à mi-parcours : le film gomme toutes touches d’horreur sociale pour basculer vers un simple slasher, certes léché et habité par le souvenir de Mort sur le gril de Sam Raimi, mais surtout bien inoffensif et vite oubliable.
Dommage lorsque l’on compare le résultat avec ce que sont capable de livrer les asiatiques sur des sujets identiques, on pense notamment au formidable Dream home avec la frappadingue Josie Ho. A force de monter et descendre des escaliers à n’en plus finir, le film épuise non seulement ses protagonistes mais également les rétines du spectateur, déjà fatigué par les promesses non tenues du cinéma de genre ibérique ne servant plus que de rampe de lancement de ses talents vers les Etats-Unis, où ne doutons pas que nous retrouverons bientôt Rafa Martinez aux commandes d’une énième suite ou d’un quelconque remake sans intérêt.
Clément Gerardo