Star Trek Sans Limites

Star Trek Sans Limites
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Star Trek Sans Limites
Star Trek Beyond
États-Unis, 2016
De Justin Lin
Scénario : Doug Jung, Simon Pegg
Avec : Idris Elba, Simon Pegg, Chris Pine, Zachary Quinto, Zoe Saldana
Photo : Stephen F. Windon
Musique : Michael Giacchino
Durée : 2h03
Sortie : 17/08/2016
Note FilmDeCulte : ***---
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Une aventure toujours plus épique de l’USS Enterprise et de son audacieux équipage. L’équipe explore les confins inexplorés de l'espace, faisant face chacun, comme la Fédération toute entière, à une nouvelle menace.

2 LIMITED

Après un second (ou un douzième si on ne se limite pas à la nouvelle timeline créée par la préquelle/suite/reboot de 2009) volet vilipendé pour ses relents de remake de La Vengeance de Kahn, un status quo visiblement inchangé en fin de film et une trop grande partie de l'action située, comme le précédent, sur Terre, Star Trek Sans Limites promettait de revenir à l'esprit de la série et notamment à son sens de l'exploration. Dans un premier temps, Justin Lin, échappé des Fast & Furious et remplaçant J.J. Abrams, assure la relève en ne perdant rien de l'énergie de son prédécesseur sans pour autant s'appuyer exclusivement sur son esthétique ultra-lumineuse et saturée, lui substituant une patine plus sombre, plongeant régulièrement les héros dans l'obscurité, même lorsqu'ils sont sur le pont au blanc resplendissant de l'Enterprise. Après une introduction amusante, le récit semble poser les bases des arcs qu'il compte développer, cernant avec justesse la vie à bord d'un vaisseau en pleine mission de cinq ans mais passé le spectaculaire morceau de bravoure qui clôt le premier acte - l'attaque dévastatrice de l'Enterprise par un essaim de petits vaisseaux, peut-être le meilleur set-piece de la franchise - et durant lequel le metteur en scène s'amuse à faire passer sa caméra de niveau en niveau dans l'engin spatial avec brio, le film s'échoue sur le sol et peine à s'en relever.

C'est ici que la structure reprend celle de nombreux épisodes des années 60, faisant s'échouer l'équipage sur une planète inconnue et séparant ses membres, proposant des associations diverses (Kirk & Chekov, Spock & Bones, Scotty & Jaylah, nouvelle venue plus ou moins convaincante) mais là où l'exercice a pu donner de bons résultats par le passé, le scénario n'explore qu'en surface ces relations et toujours par le biais de dialogues on ne peut plus didactiques (cf. presque toutes les répliques de Bones). L'hommage à la création de Gene Roddenberry aurait également ne pas aller jusqu'à garder ce type de décor anonyme et cheap, où chaque rocher semble fait de carton-pâte et ressemble au suivant. Les Abrams avait au moins le mérite de visiter plusieurs planètes et des plus excitantes que ça. Une fois l'équipage réuni, l'ensemble reprend un peu du poil de la bête mais se contente d'enquiller les péripéties fonctionnelles et les scènes d'action similaires et souvent confuses, laissant en friche les pistes thématiques esquissées en début de film (Kirk toujours complexé par ses daddy issues, Spock face à sa mortalité) et refondues dans un propos inabouti sur la force de la Fédération imaginée par Roddenberry, qu'un dernier monologue du méchant, faiblement caractérisé, voudrait incarner tardivement. Dans ses meilleurs moments, Star Trek Sans Limites est un film d'aventures sympathique, mais s'il est loin d'être déplaisant, il s'avère décevant après l'injustement mésestimé Star Trek Into Darkness, qui avait au moins le mérite de raconter quelque chose et plus dans l'esprit politique des meilleurs essais de la saga.

par Robert Hospyan

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