Solitaire
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Rogue
Australie, 2008
De Greg McLean
Scénario : Greg McLean
Avec : John Jarratt, Radha Mitchell, Michael Vartan, Sam Worthington
Photo : Will Gibson
Durée : 1h35
Sortie : 13/08/2008
Australie. Le reporter cynique américain Pete McKell rejoint un groupe disparate de touristes pour une splendide croisière sur les eaux sauvages du Kadaku National Park. Mais à la suite d'un étrange accident, leur embarcation fait naufrage. Alors que le groupe attend en vain d'être secouru, un crocodile géant mangeur d'hommes apparaît à la surface de l'eau...
NEVER SMILE AT A CROCODILE
L'Australien Greg McLean s'était distingué avec Wolf Creek, survival au script ultra conventionnel mais tenu avec grand nerf, et l'annonce de ce Solitaire, ses crocos, ses marais, ses couillons transformés en crackers, avait de quoi faire saliver. Mais on ne peut pas encore réellement déboucher le champagne. Comme dans Wolf Creek, où il mettait en valeur le côté lunaire et bush à poussière de son décor australien, McLean installe bien sa toile de fond, son National Geographic où les bouquetins se font croquer par la bête, ses eaux troubles en jungle qui grouille, une autre carte postale de sa maison réhaussée par la légende du croco en quelques photos cracras (dont une digestion d'enfant difficile). Mais le scénario fait le strict minimum, à l'image de personnages complètement insipides et pas aidés par les comédiens, Radha Mitchell à part, la seule à être vraiment solide (contrairement à Michael Vartan, lamentablement inexpressif). Solitaire manque de tension, poireaute sur son île (même si l'idée des marées est bonne) alors que le réalisateur prouve que lorsque le film tente des choses classiques et attendues comme le jeu des visions subjectives dans l'eau, l'attente lorsqu'un gus doit trifouiller dans la vase, la recette marche. La fin promet aussi mais fournit finalement peu. Mais le film a pour lui, évidemment, sa star à écailles, dragon préhistorique musclé comme Alain Bernard et méchant comme Federica Pellegrini, et le voir faire des claps ici ou là suffit à mettre en joie. Même si on le voit un peu trop, que certains plans font soit trop virtuel, soit trop marionnette - mais globalement, les effets sont soignés et réussis. Au rayon série B de vacances, au même titre qu'un Black Water direct-to-video, lui aussi imparfait mais assez différent, Solitaire reste plutôt sympa sans se prendre trop au sérieux (cf la comptine finale) mais l'ensemble manque un peu d'exaltation.
