Shark 3D
Shark Night 3D
États-Unis, 2011
De David R. Ellis
Avec : Sara Paxton
Photo : Gary Capo
Sortie : 21/09/2011
Un groupe de sept personnes s'installe pour des vacances dans une résidence de Louisiane, près d'un lac. Le paradis devient cauchemardesque lorsqu'ils découvrent que le lac est infesté de requins.
SHARKOZY
Son nom ne sera sans doute jamais connu de tous, même chez les cinéphiles, mais une poignée d'aficionados du genre a sûrement déjà entendu parler de David R. Ellis. L'ex-cascadeur qui réalisa jadis la suite de L'Incroyable Voyage (mais si, vous savez, le film avec les deux chiens et le chat qui parlent et partent à l'aventure) avant d'enchaîner sur une flopée de séries B plus ou moins amusantes (Destination Finale 2 & 4, Cellular, Des serpents dans l'avion). Voilà donc les référents que l'on avait en tête en allant voir ce Shark 3D (oui les distributeurs français ont viré le "Night" du titre original, sans doute trop déroutant), espérant retrouver l'esprit décomplexé d'un Piranha 3D par exemple. Malheureusement, il n'en sera rien.
Après un générique hard rock vulgos, la toute première scène donne le ton. Le premier plan s'ouvre sur un cul en maillot de bain, le tout en relief, comme Transformers 3, mais à l'instar du film de Michael Bay, il y aura malheureusement beaucoup trop de blabla dans ce film. En effet, après une première attaque où l'on ne verra presque rien (qu'il s'agisse de seins ou de sang), le film s'attarde un long moment sur sa bande d'étudiants à moitié abrutie, de la fac jusqu'au bord du lac. On aura d'ailleurs droit au trajet sur l'autoroute en vue subjective en 3D... pas vraiment l'expérience cinématographique immersive qu'on était venu voir. En fait, il apparaît assez vite que le problème du film est son classement PG-13 aux États-Unis. Du coup, contrairement à l'avalanche de chair, voluptueusement exhibée avant d'être charcutée, du film d'Alexandre Aja sorti l'an dernier, ici pas un nichon à l'horizon. Quant au gore, il sera très très limité. On ne peut pas dire qu'on en a pour son argent, et c'est la plus grosse erreur que peut commettre un film d'exploitation. Très étonnant venant de la part d'un cinéaste dont même les films les plus faibles savaient offrir un spectacle réjouissant à ce niveau, ne manquant jamais d'idée dans les mises à mort. Ici, à l'exception d'une baigneuse qui se fait allègrement grignoter par des petits requins, les attaques se font tour à tour confuses (la première victime), quasi-intégralement hors champ (la deuxième et la troisième) ou redondantes (les deux qui se font bouffer par un requin qui bondit hors de l'eau). Cette dernière sortie peut paraître ridicule mais à vrai dire, on aurait aimé que le film parte plus souvent en vrille de la sorte. En effet, Shark 3D est si sage qu'on en viendrait presque à se demander s'il ne se prend pas un peu trop au sérieux et du coup, certains passages du scénario qui sont abusés passent plutôt pour du nanar que du second degré. En interview, Ellis dit même que son film se veut moins fun que Piranha mais plus flippant. C'est moins fun, ça c'est sûr. Mais c'est pas plus flippant pour autant. Loin de là.