7 psychopathes
Seven Psychopaths
États-Unis, 2012
De Martin McDonagh
Scénario : Martin McDonagh
Avec : Colin Farrell, Sam Rockwell, Christopher Walken
Photo : Ben Davis
Musique : Carter Burwell
Durée : 1h50
Sortie : 30/01/2013
Marty est un scénariste hollywoodien en panne d’inspiration. Confronté àl’angoisse de la page blanche, il peine à écrire son nouveau projet de film au titre prometteur : 7 PSYCHOPATHES. Son meilleur ami Billy, comédien raté et kidnappeur de chiens à ses heures, décide de l’aider en mettant sur sa route de véritables criminels. Un gangster obsédé par l’idée de retrouver son Shih Tzu adoré, un mystérieux tueur masqué, un serial-killer à la retraite et d’autres psychopathes du même acabit vont alors très vite prouver à Marty que la réalité peut largement dépasser la fiction…
CA SE PASSE COMME CA CHEZ McDONAGH
Succédant à Bons baisers de Bruges, son premier long métrage assez remarqué, Martin McDonagh revient avec une mise en abyme de son propre manque d'inspiration et de sa quête d'un film qui dépasse la comédie de gangster absurdiste pour aspirer à quelque chose de plus profond. Malheureusement, le cinéaste échoue dans la composition d'un ouvrage cohérent avec ce 7 psychopathes qui donne l'impression d'être un premier film. Datant des années 90. Avec son aspect qui semble par moments s'apparenter à une parodie de sous-Tarantino (cf. l'introduction du film) et son côté un peu "le Méta pour les Nuls", l'essai manie de manière relativement amateure, et surtout démodée, l'art du second degré et de l'auto-réflexion. On ne peut même pas qualifier le film de "petit malin" tant ça ne l'est pas, malin. Le scénario ne fait qu'énoncer la mise en abyme à haute voix par les personnages avant de l'illustrer, de la manière la plus didactique et évidente qui soit, dans un foutoir de script qui part dans tous les sens et ne va nulle part, s'avérant au final aussi creux que le craint "Marty", le substitut de McDonagh interprété par Colin Farrell. Reste le personnage de Sam Rockwell qui parvient à être attachant et touchant, dans sa volonté d'accomplissement, qu'il s'agisse du cliché de malfrat ou de meilleur ami qui s'improvise muse du scénariste.
Au milieu de la galerie d'acteurs connus venus tourner avec le metteur en scène, du second rôle (Woody Harrelson, Christopher Walken) au cameo (Gabourey Sidibe, Olga Kurylenko), il s'avère le protagoniste le plus riche, le seul à être un tant soit peu fouillé au-delà de l'archétype de "psychopathe". Fort heureusement, si la vocation de profondeur de McDonagh n'est pas un succès, le réalisateur réussit davantage ses scènes de comédie, même quand l'humour absurde autour du monde des gangsters se fait un peu facile (le coup du shih tzu en guise de McGuffin, par exemple) voire puéril (la fusillade dans le cimetière tournée en dérision, à grands renforts de têtes qui explosent de façon cartoonesque).