Le Séminaire - Caméra café
France, 2009
De Charles Nemes
Scénario : Alexandre Arpegis, Jerome Arpegis, Frederic Le Bolloc'h
Avec : Armelle, Alain Bouzigues, Gérard Chaillou, Virginie Hocq, Yvan Le Bolloc'h, Jeanne Savary, Bruno Solo
Photo : Etienne Fauduet
Musique : Alexandre Jaffray
Durée : 1h35
Sortie : 11/02/2009
C'est entre espoir et crainte que six employés de la société Geugène se rendent à Paris pour participer à un séminaire de motivation. Parmi eux, Hervé, délégué syndical duplice, et Jean-Claude, qui se décrit lui-même comme le roi de la vente. Pour Jean-Claude, ce séjour est l'occasion inespérée de reconquérir sa femme, qui l'a quitté avec enfants et bagages quand il a incendié leur pavillon pour toucher de l'argent des assurances. Flanqué d'Hervé, qui a tout de suite vu en l'assistante de leur coach une candidate à l'écart conjugal, Jean-Claude va quadriller la capitale à sa recherche et fera la preuve que les innocents peuvent parfois trouver une épingle dans une botte de foin. Tout irait presque normalement si Hervé ne faisait une découverte alarmante : le séminaire n'est qu'un prétexte à une évaluation masquée des personnels en vue d'un redéploiement. Ce que tous traduisent par "plan social". Ils passent de la docilité à la révolte, retournant les acquis du séminaire contre leurs employeurs indélicats.
MA PETITE ENTREPRISE… CONNAIT LA CRISE
Ils sont venus, ils sont tous là (ou presque) ! Oui, la plupart des membres du programme télé à succès Caméra café et, par extension, Espace détente, se réinvitent une nouvelle fois dans nos salles obscures pour nous faire partager les joies d’un séminaire d'entreprise triste et à côté de la plaque. Aujourd'hui la bande de joyeux drilles prend donc ses quartiers dans les bureaux de La Défense et adopte des airs de " bronzés à la capitale" pour un film qui n'est pas l'événement qu'il espérait sûrement être. Car malgré une allure de grosse sortie, le film reste tourné vers un public d'initiés qu'un premier essai cinématographique avait, malgré ses 2 millions d'entrées, quelque peu laissé de marbre. Le même sort sera-t-il réservé à ce Séminaire ? Il y a de fortes chances. Moins prétentieux que son aîné et plus concentré sur les personnages que sur une véritable intrigue, le scénario construit son axe autour d'une seule idée : pousser la caractérisation de ses héros à outrance en les collant devant les "spots" essentiels de la ville. Les langues se délient, les esprits s'échauffent, les personnalités se révèlent, logique c'est tout ça Caméra café. Mais devant une moitié de film anticinégénique pour cause de bureaux austères cadrés sans inspiration, de fausses histoires internes et décousues qui nous font perdre du temps (qui ne se fout pas des sous-intrigues d'une Maeva enceinte ou du coup de cœur de Jean-Guy pour son assistante Jeanne ?) et une trame principale composée d’une simple accumulation de petits sketches, le film ne démarre jamais vraiment. Et il faut attendre la dernière bobine pour obtenir enfin ce que l'on a attendu tout du long : un bon coup de sang hystérique des deux compères Le Bolloch' et Solo. La prochaine fois, il ne faudra pas hésiter à rebalancer toute la fine équipe dans la petite lucarne, le format télé leur convenant quand même plus sérieusement. Notons tout de même la présence plus que bienvenue de la comique belge qui monte Virginie Hocq, qui apporte un peu d’air frais à cette œuvre embourbée dans sa facilité.