Festival Cinéma du Réel : Self Portrait: Dancing at 47km
Zi hua xiang: 47 gong li tia wu
Chine, République populaire de, 2013
De Mengqi Zhang
Photo : Mengqi Zhang
Durée : 1h17
Sortie : 29/03/2013
Quand Zhang Mengqi interroge les anciens de son village sur la famine de 1959-61, son projet de mémorial réveille les souvenirs mais aussi le déni.
SOUVENIRS CHIFFONNÉS
On avait découvert l'an passé, dans la compétition premiers films, le documentaire de la jeune Chinoise Zhang Mengqi, Self Portrait at 47km. Zhang revenait dans le village de son enfance et interrogeait ses habitants sur la famine qu'ils ont connue 50 ans auparavant. On y réveillait des souvenirs tantôt flous, tantôt enfouis. Self-Portrait: Dancing at 47km revient concrètement sur la façon dont cette mémoire est entretenue. Zhang Mengqi repose les mêmes questions, et chez ses interlocuteurs très âgés, les noms se mélangent. Untel est mort de faim affirme l'un, le même s'est suicidé insiste l'autre. Certains préfèrent nier en bloc. Zhang Mengqi a une idée en tête: planter un monument aux morts dans le village, trace physique et noms inscrits dans le marbre alors que le passé s'évanouit comme les vieux qui meurent dans cette région isolée du monde. Belle idée qui permet quelques éclairs de cinéma, comme cette irruption parfaitement inattendue du fantastique où les fantômes se dressent et marchent sur la route.
Mais derrière cette idée, il y a un film, et celui-ci est trop dans la redite par rapport au premier Self-Portrait pour convaincre parfaitement. Ce n'est pas tellement la forme toujours aussi rustre qui gêne, plutôt l'impression d'avoir déjà vu une bonne partie du film, et surtout le sentiment que ces 77 minutes n'en finissent pas. Des maladresses qui entachent un peu ce beau projet, mais on reste curieux de voir la réalisatrice s'attaquer à autre chose.