Sea fever

Sea fever
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Sea fever
Irlande, 2020
De Neasa Hardiman
Scénario : Neasa Hardiman
Avec : Elie Bouakaze, Hermione Corfield, Ardalan Esmaili, Olwen Fouéré, Jack Hickey, Connie Nielsen, Dougray Scott
Photo : Ruairí O'Brien
Musique : Christoffer Franzén
Durée : 1h29
Sortie : 23/06/2020
Note FilmDeCulte : ****--
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Dans le cadre de ses études, Siobhán, étudiante en biologie marine, doit passer une semaine sur un vieux chalutier rouillé. Elle se sent rapidement mise à l’écart par les membres de l’équipage. Peu de temps après leur départ en mer, une forme de vie inconnue enserre le navire, l’immobilisant au beau milieu de l’Atlantique. Alors qu’une mystérieuse infection commence à se répandre à bord, la jeune femme doit sortir de son isolement et gagner la confiance des marins avant qu’ils ne succombent un à un.

ENCHANTMENT UNDER THE SEA

Vous vous rappelez de ce pitch : Hiver 1982 au cœur de l’Antarctique. Une équipe de chercheurs composée de 12 hommes, découvre un corps enfoui sous la neige depuis plus de 100 000 ans. Décongelée, la créature retourne à la vie en prenant la forme de celui qu’elle veut ; dès lors, le soupçon s’installe entre les hommes de l’équipe. Où se cache la créature ? Qui habite-t-elle ? Un véritable combat s’engage. ? Non ? Si ? Alors pour ceux qui ne l’auraient jamais vu, ces quelques lignes de résumé sont celles de La Chose a.k.a The Thing de John Carpenter. Et pourquoi en parler ici ? Et bien tout simplement parce que Sea fever c’est la même chose mais sur un bateau ! Bon ok, c’est un peu réducteur et de mauvaise foi car il y a quand même un peu plus de différences que cela. Mais ça n’empêche pas le film de Neasa Hardiman d’être un véritable héritier de celui de Big John, un peu comme l’ont été en leur temps The Faculty qui n’était autre qu’un The Thing au lycée ou The Stuff qui était un The Thing en yaourts. Mais à quand un The Thing à Ibiza ? Bref, on se moque, on se gausse, on joue sur les mots et les situations mais il faut bien reconnaitre au film de Carpenter (lui-même remake de La Chose d’un autre monde, adaptation de La Bête d’un autre monde de John W. Campbell, c’est bon vous suivez toujours ?) d’être devenu une référence ultime, une sorte de matrice du genre dont nombreuses productions se sont inspirées pour arriver à leurs fins. Et effectivement, Sea fever se propose comme le dernier de ses descendants (enfin pour le moment). Sauf que la réalisatrice a pris le temps de digérer ses influences et qu’elle sait très bien où elle met les pieds, ne cherchant jamais à essayer de se faire plus grosse que le bœuf ou à faire comme si de rien n’était. Non, son influence elle l’assume pleinement et on peut même affirmer, à la vue du résultat, que pour sa première réalisation pour le grand écran, elle arrive à gérer sa barque avec une certaine efficacité. Parce que Sea fever, c’est un film qui avance dans des eaux maintes fois empruntées, et bien souvent polluées, mais qui à l’honnêteté de ne pas en faire trop, de rester à sa place, se contentant d’aller au bout de l’affaire avec le plus d’honnêteté et d’humilité possible. C’est pour cela que Sea fever fait le job comme on dit. Parce qu’il est carré, droit dans ses bottes, qu’il ne triche pas et qu’il ne se fiche jamais des spectateurs. Alors bien sûr il apparaît comme étant moins anxiogène, moins gore et moins percutant que son inspiration de 1982, mais il tient bon la barre et jamais il ne chavire. Et en cette période de films faisandés et tous moins inspirés les uns que les autres, observer une production de ce genre distiller sa petite tension tout du long, mettre en place une intrigue qui tient la route avec un casting pour lequel on arrive à avoir une certaine empathie, c’est déjà une certaine réussite.

par Christophe Chenallet

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