Sapi
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Une équipe de reporters est envoyée chez une femme qui serait possédée par une force surnaturelle...
DÉPOSSÉDÉ
Lorsque, fin 2012, Brillante Mendoza nous avait annoncé en interview qu'il préparait un film d'horreur, cela paraissait presque aller de soi. Le réalisateur philippin avait flirté avec le genre le temps de Kinatay, sans qu'il ne s'agisse réellement d'un film d'horreur. Mais il semblait tout naturel qu'un cinéaste dont les films sont portés par une telle pulsion de vie et de survie se tourne à un moment ou à un autre vers l'horreur. L'ouverture étrange de Sapi rappelle ce qui a déstabilisé une partie du public de Captive: cette manière très vive de balancer les personnages dans l'action sans qu'on n'ait eu le temps de vraiment identifier un personnage principal. L'atmosphère est glauque et orageuse, on croise des créatures inquiétantes dans la rue, et les ralentis de post-prod un peu cheap et bruts sur des chiens écrasés apportent au climat sinistre de l'ensemble.
Mais Sapi ne va nulle part. De l'horreur, Mendoza ne garde qu'un vocabulaire extrêmement pauvre (bruitages, chuchotements, portes) sans articulation, répétés à l'infini même dans des séquences anodines qui n'auraient aucun impact si elles étaient muettes. Il y a quelque éclats, comme une nouvelle scène d'accouchement qui est le pendant cauchemardesque des accouchements que Mendoza a pu filmer par le passé. Mais le film ne raconte pas grand chose, à l'image d'une critique des médias de masse qui reste superficielle et offre une sous-intrigue d'un ennui absolu. La tempête qui gronde en fin de film peut-elle enfin emporter le récit ? Sapi s'achève net, et semble totalement bâclé par rapport aux précédentes réussites du cinéaste.
