Summer
The Summer of Sangaile
Lituanie, 2015
De Alanté Kavaïté
Scénario : Alanté Kavaïté
Durée : 1h28
Sortie : 29/07/2015
Sangaïlé, jeune fille de 17 ans, passe l’été avec ses parents dans leur villa au bord d’un lac de Lituanie. Comme chaque année, Sangaïlé se rend au show aérien. Cette fois, elle y fait la connaissance d’Austé, une fille de son âge, aussi extravertie que Sangaïlé est timide et mal dans sa peau...
JE VEUX UN AMOUR QUI VOLE
Second long métrage de la rare Alanté Kavaïté (lire notre entretien), réalisatrice venue de Lituanie, Summer arrive 9 ans après Ecoute le temps, tourné avec Emilie Dequenne. Kavaïté a cela dit mis les bouchées doubles puisqu’en plus de ce Summer, elle a co-scénarisé le prochain Lucile Hadzihalilovic, Evolution. Le scénario n’est pourtant pas nécessairement le point fort de Summer. Son histoire d’éveil sentimental lesbien est assez classique, avec son opposition archétypale entre la fille réservée et l’autre plus exubérante, ce creux de l’été propice aux expériences et ces questionnements adolescents. Le parcours de l’héroïne suit des rails un peu sages pour ceux qui auront déjà vu quelques films sur le sujet (mais son traitement simple et doux peut en faire un film idéal pour des plus jeunes spectateurs).
Le décor de Summer est, lui, plus atypique : la campagne lituanienne d’abord, « pas vraiment Palm Beach » comme on l’entend dans le film, avec ses rendez-vous à la cantine de la centrale nucléaire et ses immeubles un peu tristes. Puis cette curieuse toile de fond thématique : la passion de l’héroïne pour les concours de voltige aérienne, comme à la belle époque de Véronique Jannot. Sangailé devra dompter ses peurs, affronter le lâcher-prise… Si la discipline est décalée, les métaphores sont elles plus classiques. C’est visuellement que Summer vaut vraiment le coup – et c’est d’ailleurs pour sa mise en scène qu’il vient d’être primé à Sundance. Kavaïté sait y faire pour installer une ambiance curieuse, qu’elle filme la maisonnette d’été en une inquiétante plongée ou quand on découvre l’appart farfelu d’une des deux héroïnes. Sa personnalité s’exprime par sa mise en scène, comme celles des scènes de sexe ou une autre de douche, moments délicats et poétiques.